Je sens venir ce temps.
Je sens venir ce temps qui pétrifie
J’entends ses pas qui traînent mon ennui
J’ai beau le repousser et prétendre
Devenir assez fort pour m’en défendre…
Je sens monter sa minéralité.
Les cris joyeux de l’enfance tendre
Chevrotent aux premiers jours de septembre ;
Déjà , il ne peut plus porter ces mots
Pour séduire : ils s’éteignent trop tôt…
Dans un froissement de feuilles mortes.
J’avais atteint les plus hautes cimes
Usant de l’éloquence et des rimes ;
J’ai croisé cent mille regards, jadis :
Leur parler ne fut jamais un sacrifice.
Là , je m’y perds et c’est un supplice.
Au présent menteur me suis-je essoufflé ?
Il me condamne à rester muet…
Le silence se révèle sans faille ;
Le vois-tu élever ses murailles ?
Je suis un prisonnier sans entraves.
Peu à peu me fondre dans la pierre
Pour abolir la grande confusion
Qui survenait dans mes conversations.
Goûter un ersatz d’éternité.
Pierre WATTEBLED- le 2 septembre 2014.
----------------