Fécondité
C’est l’automne et du ciel qui hier était fardé
Se déverse une manne abondante et précieuse
Exaltant les parfums étouffés par l’été,
Rendant son équilibre à la terre fiévreuse.
Là -bas c’est le ruisseau qui las d’être asséché
Chante en caracolant de roulis en cascades,
Là les feuilles dorées tout près de s’envoler
En un tourbillon fou iront Ă la baignade .
Le soir qui tombe apporte en bouffées odorantes
Le parfum résineux qui sort des cheminées,
Gros paquets de fumée, effluves ondoyantes
Qui s’étirent, s’enroulent, écharpes déployées.
Et moi, encore blessée par l’affreuse agression
De l’ été orgueilleux aux soleils éclatants
Je me noie en silence avec délectation
Dans la contemplation de l’automne apaisant
Jeannine