Oasis des artistes: Poésie en ligne, Concours de poèmes en ligne - 6528 membres !
S'inscrire
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 


Mot de passe perdu ?
Inscrivez-vous !
Petites annonces
Qui est en ligne
88 utilisateur(s) en ligne (dont 79 sur Poèmes en ligne)

Membre(s): 7
Invité(s): 81

cyrael, Ancolie, ELTEOR, THAIEVA, Sybilla, poemic, BOUCHARBA, plus...
Choisissez
L'ombre  de mes pensées
Hébergez vos images
zupimages
Droits d'auteur


Copyright



Index des forums de Oasis des artistes: Le plus beau site de poésie du web / Poésie, littérature, créations artistiques...
   Prose (seuls les textes personnels sont admis)
     Il me faudrait mille ans, poème en prose/aphorismes
Enregistrez-vous pour poster

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
Louandrea
Envoyé le :  25/7/2014 12:15
Plume d'or
Inscrit le: 12/6/2009
De:
Envois: 1618
Il me faudrait mille ans, poème en prose/aphorismes
Il me faudrait mille ans, poème en prose/aphorismes, de Sabine Aussenac

https://www.youtube.com/watch?list=UUFdl9eVjbA5839cwS_CSYWA&v=AtCBE6UiQs0

Il me faudrait mille ans.

Pour rester une enfant et devenir adulte, pour vivre intensément et être catapulte, pour savoir la douceur d’un couchant apaisé, découvrir la Toscane ou avoir mes bébés.
Comment faire le tour de cette vie immense, comment trouver le temps des danses et décadences, être mère et amante, lire Dante, prendre tous ces trains et les avions qui chantent ?

Frissonner au matin lorsque le jour poudroie, marcher en toute neige et ne pas avoir froid, savoir faire du feu et les tartes aux groseilles, comprendre le chinois et le vol des abeilles ; jouer du clavecin, et puis du violon en un bal en Irlande, découvrir les sonates et rester la rockeuse de diamants, hésiter entre arpèges et soirées de défonce. Comment apprivoiser cet infini qui gronde, ce tsunami du temps, cette mort par seconde ?

Il me faudrait mille ans.

Pour lire tous les livres, parler les langues anciennes, me faire ballerine et me mettre en cuisine, pour aller au Pérou ou aux confins des mondes, pour aimer tous ces hommes au regard d’amadou, ou bien un seul amour que je rendrais si fou.

Je ne veux renoncer à l’appétit intense, je suis celle qui dit et qui vibre et qui danse, je me veux courtisane et amie et infante, je ne veux pas choisir.
Quand je ferme les yeux parfois je revois ces rayons de lumière où dansaient si graciles les infinies poussières. Je me sens particule élémentaire, de ma propre existence à peine locataire. « Si Dieu me prête vie » me disait ma grand-mère…Si Dieu me prête vie je n’aurais pas assez de ce temps dévolu pour aimer assez bien tous mes frères ici bas, et l’indienne en sari et le clochard d’en bas, pour adopter chinoise jetée aux détritus, pour élever mes enfants au regard ingénu, pour aider mes amis en chaque coin de rue.

Comment trouver la route ? Eviter nos déroutes ? Est-ce que j’aime Brahms ? Pourquoi dois-je choisir entre Bach et Johnny, pourquoi ne puis-je être Janis et Dame de Fer, mettre un jour un tailleur le lendemain pattes d’eph ? Pourquoi choisir la route et grandes découvertes plutôt que coin du feu et cultiver ma vigne ?
Quand aurai-je le choix ? Je me voudrais sereine et vraiment accomplie, je ne suis que vilaine aux sabots d’infinis, jamais en paix des braves, toujours dans la bravade et l’éternel regret…

Il me faudrait mille ans.

Pour donner naissance et allaiter bébés, pour écrire mes livres et ne pas renoncer. Découvrir Mexico et tous les Béguinages, adorer les Buddhas et prier en couvent, et puis manifester et taguer le réel, m’engager me mouiller me retrousser les manches, aider les sans papiers scier les vieilles branches, goûter tous mes fantasmes, oser en rire enfin, et revoir tous les films et relire tout Proust.

Parcourir la Bretagne aller à Compostelle, construire ce chalet et restaurer la grange, planter les ipomées élaguer ce vieux chêne apprendre à faire la sauce et rester mince toujours. Pour aller en Floride et aussi à Big Sur, écouter l’opéra mais danser sur les Stones, pour ne pas oublier la jeune fille en fleur qui jamais ne voulait perdre sa vie à la gagner, pour l’enfant que j’étais si tendre et si fragile, pour la femme accomplie qui choisit ses amants, pour l’aïeule à venir qui fera confitures, ou plutôt comme Maude saura parfum de neige…

La liberté d’une île. Le désert des tartares. Les grandes pyramides. Les lagons les Grands Lacs le Mont Blanc et les chutes, ma vie me bouscule comme en Niagara, et je roule aveuglée par mes rêves en défaite ne pouvant renoncer à ce sens de la fête. Mon rêve familier me hante en comète explosive, c’est celui d’une pièce inconnue découverte en mes murs, et je crie et je chante en découvrant heureuse comme une constellation, nouvelle Belletégueuse, et je parcours la pièce en m’y rêvant joyeuse…Au matin de ce rêve récurrent et magique, je me vis en futur et me sais à venir.

Il me faudra mille ans.

Pour enfin parcourir les couleurs de la terre, connaître les musées et les peintres et leurs cieux. Pour oser m’envoler sans parcours ni repère, pour faire les bons choix en agaçant les Dieux, pour ne plus regretter, pour enfin m’apaiser, pour te surprendre un jour quand tu auras grandi et aller à nos noces en robe d’organdi, pour en rire avec toi en nos folies ultimes, pour aller tout de go aux confins des ultimes, pour devenir sérieuse et ne plus m’affoler, pour me faire hirondelle comme on construit l’été. J’apprendrai la patience.

J’aurai mille impudences mais serai respectée, on lira mes intenses et je serai aimée. J’aurai droit à la plage sans me sentir coupable, et tous les murs brisés de forteresse ancienne auront capitulé devant un amour vrai.

Ce sera mon noël et mon temps des cerises, ma cité de la joie bruissera de cigales, tu m’attendras debout en aimant mes silences et ne m’accuseras pas de te faire une offense.

Il y aura les voyages et le retour au port, et l’odeur des vendanges en éternel retour, et les mots ribambelles et les cœurs paradis : séculaire et légère, elle sera l’heure exquise.







----------------
Mes sites web:

http://linktr.ee/sabine_aussenac

Lou, aux nuits rossignol...

flamandine
Envoyé le :  25/7/2014 12:30
Plume de diamant
Inscrit le: 11/6/2014
De:
Envois: 11861
Re: Il me faudrait mille ans, poème en prose/aphorismes
Bonjour Louandrea, une sublime lecture pour laquelle il faudrait....
plus de mille ans pour commenter !
Le souhait de vivre intensement et avec eclectisme tous azimuts
transparait lumineusement a travers vos lignes de soie ....
Daniel
Envoyé le :  25/7/2014 12:34
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 15/5/2013
De: NICE
Envois: 5178
Re: Il me faudrait mille ans, poème en prose/aphorismes
Qu'importe le nombre des années....croquer la vie même si on en fait pas le tour, elle garde un goût pour les
"papilles" de nos yeux.....
***Dan***......


----------------
*** Un bonheur aplanit cent malheurs ***

CalouDou
Envoyé le :  25/7/2014 13:07
Plume d'or
Inscrit le: 15/5/2014
De: 17
Envois: 841
Re: Il me faudrait mille ans, poème en prose/aphorismes
Que de rêves, que d'envies, si bien écrits. L'important est de vivre intensément. Amitiés.
cocan
Envoyé le :  27/7/2014 7:49
Plume de platine
Inscrit le: 3/1/2012
De: france
Envois: 4702
Re: Il me faudrait mille ans, poème en prose/aphorismes
mille bravos

tout ce qui s'offre à nous, tout ce qu'il reste encore à découvrir, c'est du bonheur d'y penser

j'ai eu des frissons à te lire



[img align=left][/img]


----------------
FPC for ever, FTA avec modération

Honore
Envoyé le :  4/8/2014 10:51
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39531
Re: Il me faudrait mille ans, poème en prose/aphorismes
Magnifique et attendrissant tableau de ce que toute une vie peut nous offrir et il ne reste plus qu'à y croire.
HONORE
Tournesol
Envoyé le :  8/8/2014 21:02
Plume de platine
Inscrit le: 18/4/2008
De: Roumanie
Envois: 5277
Re: Il me faudrait mille ans, poème en prose/aphorismes















AMITIES?


----------------
Doïna


http://horslesmurs.ning.com/profile/DOiNAMARIATUDOR

Eternellement amoureuse du Temps et de l'Espace qui m'hébergent grâcieusemant dans l'Univers

Sybilla
Envoyé le :  8/8/2021 23:15
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 93824
En ligne
Re: Il me faudrait mille ans, poème en prose/aphorismes


Bonsoir Louandra,

Tout comme toi, je suis une personne très enthousiaste dans la vie ! Et ce, depuis le coma que j'ai vécu à 18 ans avec un accident de voiture créé par des ivrognes.
Aussi, je te comprends tout à fait !
Et j'ai adoré te lire !




Belle soirée !
Amitiés
Bisous
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rêve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant |

Enregistrez-vous pour poster