J'habite là où mon coeur est...
Sur un vieux pont de pierres, une voiture et une remorque,
Les pleurs d'une gamine de douze ans qu'un chagrin emporte,
Une vie de gosse, brisée par un sacrifice trop grand,
Toute la détresse du monde se lit sur ce visage d'enfant.
Reverra-t-elle un jour sa cabane, ses amis,
Le village qu'elle aime, celui où elle a grandit,
A peine partie de chez elle, elle les attendait déjà ,
Que la vie est cruelle lorsqu'elle ne laisse pas le choix.
Le soleil est triste quand il se lève sur des toits,
Où sont cachés les champs, les bois dans ce monde là ?
Ici le rêve est interdit, l'imagination n'existe pas,
Blanche Neige est morte, le conte est fini, le vide le terminera.
Et d'illusions en illusions, elle a su survivre,
Abandonnant ses vieux jouets, se réfugiant dans les livres,
L'enfant n'existe plus, on ne la reconnaît pas,
Son âme ne peut vivre dans deux mondes à la fois.
Ne lui promets plus la lune, elle ne t'écoute pas,
Tes fausses promesses ne lui arrachent plus ni sourire, ni joie,
Tu la regardes, illusoire petite fille d'autrefois,
Tu te trompes, la douleur l'a rendue plus mature que toi.
Il pleure dans son coeur comme il pleut sur cette ville,
Mais sans plaintes, elle souffre, isolée sur son île,
Son silence en dit long mais indifférent tu bois,
L'averse est plus forte lorsque mille souffrances s'y noient.
Je n'accuse personne de ce qui m'arrivât,
Le destin, seul, fut coupable de m'imposer ses propres lois.
Ivre de libertés et trop jeune peut-être, j'entamais un combat,
En oubliant qu'on ne peut lutter contre plus fort que soi.
J'ai perdu la guerre mais vaincue je ne le serai jamais,
Le sort peut m'abattre, même morte je me relèverai,
C'est en vous que je crois, et peut-être vous m'aiderez,
Mais n'imposez pas votre choix : j'habite là où mon coeur est.
Fanny (de l'époque enfant)
J'ai ressorti les vieilleries !