Le pressoir,
Un rite monotone, rythme mon automne
Chaque soir, près d’un vieux pressoir
Je regarde, s’écouler de ses flancs
Les jours d’antan, du temps où j’étais enfant
Le temps qui ressemble à s’y méprendre
Au bel été, même si
Grandit l’ombre de la nuit, même si
Les matins se couvrent des premières rosées
Notre vieille treille, peine sous le poids
De sa généreuse nature
Et s’impatiente de la délivrance
De l’instant, des vendanges
Enfin soulagée, de la vie de ses fruits
Elle peut quelques temps encore
Nous ombrager de son feuillage, encore frais
Et abriter des regards, mes jeux innocents
Chaque soir, près d’un vieux pressoir
Je me souviens du vin nouveau
Qui s’écoule de ses flancs
Comme un ruisseau
Ce n’est pas un nectar, rêche
Comme la paume d’une main paysanne
Mais il porte l’histoire, de la Loire
Paisible et imprévisible
Je me souviens de la fierté, de mon père
Capable, en terre de Beauce
De faire naître, de sa tonnelle
Un petit cru …riche… en promesses
Un rite monotone, rythme mon automne
Chaque soir, prés d’un vieux pressoir
Je respire les senteurs de ces souvenirs
Qui me manquent, tant…
Kernanet
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D'une succession de mots naissent des phrases qui font des histoires de tout et de rien....
"Alain"