Avec le temps qui passe......
Avec le temps qui passe s’usent les amours
Beaucoup le pensent ainsi, mais l’empreinte des jours
N’est pas que passion en nous vienne à s’éteindre
Simplement nous changeons la façon de la peindre.
L’habitude faisant, on tourne à la routine
Et si l’imaginaire n’apporte une mine
De subtils variants au prélude initial
Le concert devient plat et nous semble banal.
Et la vie d’aujourd’hui n’arrange pas les choses
Le chômeur sans espoir voit l’avenir morose
Comment peut il aimer en toute incertitude
De pouvoir assurer à l’élue la quiétude
Le cadre hyper chargé a un autre défi
Pour l’employeur, rien ne compte hormis le profit
On pressure, on essore et Ă la fin on jette
Un malheureux qui se sent comme poire blette
Quand aux Grands, comprennent-ils seulement l’amour
Qu’ils soient des politiques avec leurs beaux discours
Ou gros industriels avec leurs stock-options
Tous ont le cœur mangé par leur froide ambition.
Il faut voir tout cela, tempérer le tableau
De nos amours qui semblent partir à vau-l’eau
Au premier rendez-vous l’autre est la perfection
Ses défauts sont gommés devant la passion.
Le temps passant, le tĂŞte Ă tĂŞte quotidien
Devient révélateur de ce qui n’était rien.
On s’aime toujours mais on se voit différents.
Le regard change et il devient moins indulgent.
L’évolution est insidieuse et sans à coups.
Et puis un jour, la crise éclate d’un seul coup.
Et la question terrible vient ronger l’esprit :
Suis-je encore aimé ou tout est-il bien fini ?
La passion, la tendresse, ont mort très difficile
Mais si la frustration devient trop indocile
On peut en arriver au paradoxe extrĂŞme
Si je te hais autant, c’est tellement je t’aime.
L’aimé ne peut rester tel qu’au premier regard
Les Ă©preuves du temps, les chagrins, les hasards
Vont imprimer des rides et changer sa pensée
Et on ne comprend plus ce qu’on a encensé.
Ce qu’il nous manque alors est la grande sagesse
Qui fait des gens âgés la profonde noblesse.
Car ils ont tant lutté, tant vécu, tant souffert
Qu’ils savent apprécier le moindre bien offert
Si nous savons tous deux passer le cap critique
Si nous ne cédons pas au repli autistique
Et si nous regardons avec mansuétude
Nous saurons Ă©carter bien des vicissitudes
Apprendre à accepter l’autre qui évolue
Accepter que les temps passés soient révolus
Revoir tout sans aigreur, remettre Ă chaque instant
Sur l’établi de vie, le chantier du bon temps.
Voilà ce que je sens que nous n’avons su faire
Alors la solution n’est que petite affaire
Comme je t’aime et que tu m’aimes pour toujours
Nous saurons ĂŞtre heureux encore de longs jours.
Il faudra bien sûr que nous gagnions en sagesse
Que nous ayons une grande délicatesse
Mais en chacun de nous la tendresse est profonde
Et rien n’interdit que la passion se refonde
Avec toi jusqu’au bout, car tu es mon amour
Pour le meilleur et pour le pire, avec humour
Dans bien des années nous saurons nous rappeler
Que si petite chose ait pu nous distancier.
Le 18 novembre 2005
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)