Ma rue des Frères Fidon
Billes et marelle
Longue, raide et dure aux habitants du quartier,
La rue où je suis née me semblait très facile,
La peine n’atteint pas les enfants tout graciles,
Ils se jouent des distances et des difficultés .
Mes copains et moi-même ne jouions que dehors,
Profitant des vacances et de ses libertés
Pour inventer des jeux et tous nous déchaîner,
Partant à l’aventure en nous sentant très forts .
Nos parents, bien tranquilles, nous laissaient en paix ;
Ils savaient qu’un bel ange veillait en douceur,
Que sur nos jeunes têtes ne viendrait nul malheur
Et qu’ivres de bonheur nous serions protégés.
L’été sous la chaleur que nous ne sentions pas,
Nous dévalions la côte, perchés sur nos carrioles
Et nous frôlions la chute en décollant du sol
Accrochés à la planche, nous arrivions béats .
Les noyaux d’abricot rassemblés dans un sac
Etaient des munitions que nous lancions, habiles
Sur d’autres abricots mis en petites piles
.Pour être ‘’déquillés ‘’ et répandus en vrac.
Le jeu de la marelle n’occupait que les filles
Qui du soir au matin sautillaient si légères ,
Tandis que les garçons, dans un maintien très fier
Mesuraient leur adresse avec de belles billes
Quand l’hiver arrivait, pour bien nous réchauffer,
Nous avalions l’espace en courses éperdues
Jouant à cache-cache ou à loup y es-tu
Sans savoir que le soir nous serions fatigués .
La neige nous donnait de connaître l’extase
De découvrir la rue, les jardins et les toits
Recouverts d’un manteau aux beaux reflets de soie
Et de faire un bonhomme tremblant sur sa base .
Qu’importait les saisons, ma rue était magique,
J’en connaissais ses charmes dans les moindres détails,
Hélas tout cela fut un simple feu de paille
J’en garde dans le cœur des souvenirs uniques . .
Jeannine