In Memoriam.
* PAR DEVOIR DE MEMOIRE.
TEXTE ECRIT EN AVRIL 2014.
J’ai franchi la grille, cheveux soufflés de vent,
Le regard impuissant fuyant aux pas du pire
La conscience devant s’obligeant d’obéir
A la mémoire d’instruire ce qui d’un lieu s’apprend.
Le silence ordonnait qu’il fût bon de se taire,
Un écriteau de fer, là , tombé au sol muet
Renvoyait à lui seul les minutes d’enfers
Que les bottes de guerres semblaient encore frapper.
Suis-je donc entrée ou sortie de moi-même ?
Que mon esprit s’imprègne de tant d’odeurs fumées
Et des cris effarés des martyres d’Haute-Vienne
Mitraillés et brûlés au plus vif, du printemps d’un été.
Alors que toutes grâces en verdure et en fleurs
S’apprêtaient au bonheur et matin de la vie,
La campagne hurlait étouffant dans l’horreur
Tous les bruits mitrailleurs et les coups de fusil.
On rassembla la mort en des granges funèbres,
Et puis aux sangs coulés d’hommes encore vivants
Sur le sol de leurs corps en blessures luttant
Des fagots jetaient sort au brûlant de leurs chairs.
Chaque jour pleure en larmes une pierre tombée,
Des enfants condamnés en sorts impitoyables
S’efforçant de traîner les sabots qu’ils portaient
Vers l’horrible forfait des coups en représailles.
Il me semble les voir affolés et traqués
Le visage inquiet au regard des flammes
Poussés au plus cruel de l’inhumanité
S’égosillant de pleurs à chaque tir d’armes.
On entendait hurler d’étables en ateliers,
Les toitures et les vies explosaient de grenades
Les balles n’épargnaient ni le vieillard malade
Ni les enfants d’écoles trouvés carbonisés.
Et,
Plus les cendres noires s’évadaient de tueries,
Vers le ciel obscurci de violences barbares,
Plus l’instant sacrifié, se tordait d’agonies,
Sous les pailles allumées s’assurant du cauchemar.
Au ventre de la pierre femmes, enfants, on poussa,
Dans l’église la nef hurlait aux cris des mères
Gémissant des prières de bébés en leurs bras
Brûlant dans le fracas d’incendies volontaires.
La cloche fendit l’air d’un dernier son de voix,
Au plus rouge des flammes et d’échos sacrifiés
Elle glissait au fondant de son âme horrifiée
Sous la voûte atrophiée s’accrochant à la foi.
Le soleil traçait d’une allée un rayon,
Dans le dos me poussait un arbre centenaire
Un moment de douceur d’image visionnaire
Ou le trouble s’accorde aux besoins de raison.
L’émotion,
L’émotion s’engouffrait en feuillages tremblés
L’horizon en forêts protégeait en son vert
Les douleurs cernées aux tombeaux cimetières
Où pleurait un calvaire en socle, encore agenouillé.
Je ne saurai pas dire cet appel de la terre,
Ni pourquoi c’est en herbe que j’assis mes pensées
Le sentiment heurté aux pressions des ténèbres
J’accordais au funèbre ce moment vérité.
- « Prends place en trois marches au plat d’un escalier,
Réfléchi ce que l’homme peut écrire d’histoire
Quand la folie se presse d’une guerre sans gloire
Dans des sangs de victoire d’innocences à tuer. »
* A/AĂŻna
3/04/2014
« Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre. »
Georges Santayana.
( écrivain et philosophe américain - 1863/1952.)