Je voudrais bien m'offrir un instant de repos ,
Dans un dernier voyage aux aurores d'avant
Éluder aujourd’hui, déposer mon fardeau,
Revenir chez moi et m'étendre un instant.
Je me souviens de ces mauves bruyères,
des rivières qui courent à travers la lande,
L'or des genets qui colorent les tourbières,
Du vert des prairies et des terres qui se fendent.
Irai-je fouler de mes pieds les pacages
Ou serpente insoumise l'eau vive des ruisseaux
Caressant les herbiers et les fleurs sauvages
Jaunes gentianes et rouges coquelicots.
Aller dans la douceur des matins de printemps,
Déposer une sèche, en surface de l'eau,
Puis, la laisser glisser, au fil du courant,
Lire le gobage ,et ferrée la fario .
En laissant s'accomplir de l'été les couleurs,
M’enivrer des odeurs du foin qu'on a fané
Ou les amants fébriles, apaisent leurs ardeurs,
Parsemées au matin de perles de rosées.
Pénétrer en automne les forêts de grandis,
Avancer lentement, écarter les fougères,
Sentir sous mes pas, les aiguilles qui crissent,
Parcourir les futaies, flâner sur les lisières.
Sous la mousse gonflée, à moitié découvert,
Deviner les rondeurs d'un cèpe de bordeaux,
Délivrer son chapeau, de l'humus l'extraire,
Offrir son parfum à mes sens en cadeau.
Quand novembre viendra, que ses larmes d'hiver,
D'un immense linceul, couvriront les collines,
Enveloppant le nature d'un prodigieux suaire ,
Je fermerai les yeux sur ces beautés divines.
C'est ici qu'est mon sang, c'est là qu'est mon pays.
Il n'y a point de mer ,pas plus que de falaises
Plateau des mille sources adossé au SANCY
A nul autre pareil ,est ma HAUTE CORRÈZE.
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