Mon âme ne cesse d’arguer le passé
Lorsque ses jours étaient tout fleurés
En prés printaniers d’arôme chargés
Où dans l’azur la lumière rayonnait
Pour dorloter tous les cœurs blessés
Alors que les jours semblent se figer
La lumière s’est furtivement effacée
A l’approche de la nuit si redoutée
Là, se confond le fictif dans le vrai
En des souvenirs latents et dissipés
Dans le silence en inaccessibles lais
Aux rimes acerbes et aux sens usés
Quant vient alors le soir des émois
L’affreuse tristesse croule sur moi
En lourde trombe de tout son poids
Me tiraille rudement en facile proie
Et au creux des tourbillons me noie
Sans bruit où l’écho n’a point de loi
Elle corrode mes entrailles éraillées
Raccourcie ma vue avive mes plaies
Et accroît en mon cœur ses anxiétés
Qui au fil des jours se sont entassées
A l’intérieur de mon être si fragilisé
Ingrate grisaille à la solitude scellée
Épouvantable spectre en vil damné
Pourquoi reviens-tu pour m’irriter
Sans pudeur dans l’abstruse nudité
En ce vide dormant dans l’exiguïté
Je saurai joindre mes espoirs épars
Pour te contrer et crier ma victoire
En si beaux jours avec amour et art
Et retrouverai mes joies tôt ou tard
Bondé de vœux sans regrets ni fard

Une profonde tristesse très bien décrite et si bien écrite qui se termine sur une jolie note d'espoir.

Un très beau partage.

Bleuet