Du haut de ces gravats construisant mon repaire,
Ce nid de rapace pour épervier vorace,
D'un viseur pugnace je poursuis les chimères
Des sourires béats des ternes populaces.

Il me faut entraver ces jeteurs d'anathèmes
Ces humains satisfaits aux humeurs légères
trop amènes pour moi qui ne suis plus â même
De goûter ces plaisirs que dès lors je fais taire.

Vais-je teinter de rouge ce regard carbone
Ou figer la parole sur ces lèvres glamours
Interrompre à jamais ce baiser qui se donne
Où disjoindre ces mains qui se disent l'amour ?

Suis-je si coupable alors qu'ils me défient
D'ainsi exposer nus leurs bonheurs trop abstraits ?
Ai-je jamais voulu du temps de mes envies
Provoquer dans la rue ceux que la vie fuyait ?

Encore j'ai du cœur car je laisse au hasard
Le chien maraudant lent, les jeunes créatures
Et même si j'osais, j'aiderais le vieillard
A se traîner longtemps puisque sa mort est sûre.

Et puisqu'il faut partir, et qu'il faut bien mourir,
Geste irrémédiable : je tuerai le désir,
Car ainsi vous viendrez me déterrer d'ici,
Pour m'enterrer la-bas : je vous en remercie.

Un tir groupé et une seule balle, certes ce n'est pas évident....

c'est fort, très fort et émouvant, rendre justice à sa vie et sans concession, meeci de cette très belle lecture,


yann