Sous nos pieds éculés
Quelques lacets plus haut
Des couleurs encore ivres
Dans la lumière d'or
D'un soleil plaqué
Etincellent alentours
Ces morceaux d'ambre vieillis
Flanqués sur les collines

Dérobés aux regards
Au tout premier abord
L'éclat brut des pins ;
Le bruit apaisant
D'une poignée de cigales
Sous les ombrages frais
Emplies d'un même souffle
Qui voilent le lointain

On entendait tout bas
Rôder des flots en blocs
Et battre pesamment
En quête de je ne sais quoi
Sur ce dallage chaud
Aux maints replis de fleurs
Souler d'être charmés
Vers l'azur dormant

C'est l'endroit même
Où l'imaginaire
Rejoint l'univers
Sur ces antiques gradins
Rosis par le temps
Et les pas du pêcheur
La vérité est là
Tout autour de nous
Dans la Mémoire
Qu'une absence
Aura bientôt effacée

Toute l'Histoire se découvre
Au gré des paysages,
Une partie des sentiers
Sur ces masses jaillies,
Fragiles filaments,
Se découpent sur la mer

Marche après marche
On gagne un bout de ciel
Sur ces crètes couvertes
Où les ombres par degrés
Déclinent sous la nef
Des tranches de pinèdes

Humbles galeries
Où rayonnent longtemps
Les aubes mâtinales
Où les vagues rampantes
Rendent un fidèle hommage
A l'étendue des terres,

C'est la figure du double
Diffus comme une lueur
Sur un fond sombre opaque ;
Rencontrer l'incertain
Sur ce balcon de lumière
Aux contours vaporeux

Une demi-lune croît
Sur de confins ardents,
S'arrête tout ce qui est proche ;
Tout le lointain respire
Une ultime faveur

Sans cesser jamais
De commencer
L'instant va hors
Du silence flânant
Et reste un mystère
Pour les yeux de quelqu'un...

Naji Okba