je suis seul ce soir dans mon salon jauni
je fixe le plafond, une crevasse, un pli
mes yeux suivent les contours d'un minuscule trait
comme un fleuve lointain aux mystérieux attraits
une tâche plus sombre et c'est un lac immense
ma barque sous le vent va entamer sa danse
une mouche se pose, un dragon vient souffler
sueurs froides et mes mains, aux coussins cramponnées
la peinture s'écaille, j'aborde le rivage
d'un étrange pays sans ciel et sans nuages
le liquide en séchant a laissé une goutte
une colline abrupte, j'y grimpe coûte que coûte
derrière c'est le chaos, à l'angle de mon mur
un travail mal fait, une muraille de verdure
le fil de l'antenne y a laissé un trou
vers ce gouffre sans fond, je me tords le cou
des créatures immondes émergent de la terre
filant à toute vitesse je retourne en arrière
le chemin à l'envers me semble bien plus long
mes yeux sont comme fous, la télé à plein son
je rame comme un damné, remonte le courant
la fissure s'estompe, je vais cracher mon sang
enfin la délivrance générique de fin
je sors de mon rêve, la pub est le tocsin
je ferme la télé, je suis comme épuisé
et même pas déçu, car c'était un navet
bien plus fort qu'un film quand la pensée s'égare
je referme les yeux pour un nouveau départ
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FPC for ever, FTA avec modération