TAMBOUR ET FLUTE
Appel de la plaine. Je l'entends. Je le sens. Appel encore lointain. Il me faut avancer. Le rythme revient, lancinant. Il me cherche. Il m'appelle.
Le rythme dans le silence de la forêt. Je marche sur le sentier. Sentier qui se répète en larges courbes autour de l'herbe folle. Femme, tu es si belle, tes cheveux dansent dans l'herbe folle. Et puis tes yeux. Femme, tu m'appelles.
Le tambour revient. Il m'appelle encore. Il s'arrête. Il reprend sa frappe. Va et vient qui se répète. Où suis-je ? Je m'arrête dans le silence. Il me faut l'entendre pour poursuivre. Pour me diriger vers ces battements, ce rythme qui bat comme un cœur... Le danger qu'il s'arrête...
Non, il reprend vie.
Boum Bada-boum... et puis s'apaise, se calme, la frappe est douce...
Boum Bada-boum... et recommence. Il tombe, se relève... Est contrariée mon âme qui s'y perd.
Le soir est tombé sur la forêt. J'avance encore. Les sons du tambour ont rejoint les feuilles des arbres. Je ne suis plus très loin pourtant de la plaine. Je m'assieds contre un arbre et m'enroule dans un plaid.
Un oiseau chante.
Et puis le vent.
Et dans le vent chante une flûte. Et la flûte m'envoûte, charnelle, aérienne, lascive et tendre...
Mon rêve est dans le vent qui chante sa mélopée, qui danse autour de l'arbre. Et je m'enroule, enjouée, enlacée dans ce chemin de vagues qui se mêlent et s'entremêlent, telles des ficelles !!!
Dois-je en tirer une ? Je les suis toutes...
Dans ce labyrinthe de mouvements, de cadences... je tourne. Deviens derviche...
Oserai-je ainsi danser sans m'arrêter, jusqu'à tomber, jusqu'à sauter... Jusqu'à épouser toute forme, devenir flamme... Me trémousser, serpent liane... dans la lumière des enfers...
Muse, tu m'ensorcelles...
Anne DE MAY (11 mars 2014)
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