Oui, de Fukushima c’est lui le dernier homme,
Il habite, tout seul, la zone contaminée,
Les cellules de son sang sont chargées de césium,
Et il ne se nourrit que de plats cuisinés.

Il a dû renoncer, hélas, à jardiner,
Lui qui raffolait tant des plantes potagères,
Car ses légumes à lui étaient empoisonnés,
Il n’était plus possible de cultiver sa terre.

Une fois, à Tokyo, à l’université,
On lui a fait subir un genre de scanner,
Et le compteur Geiger était tout affolé,
Maintenant, il s’en fout de mourir du cancer.

Quand Tepco, au printemps, voulut les évacuer,
Son père, sa mère et lui étaient restés dehors,
Lorsque sa tante, enfin, leur a permis d’entrer,
Elle leur a fait comprendre qu’ils sentaient tous la mort.

Il a dû retrouver son horrible décor,
Où gisent des carcasses fracassées de voitures,
Des cadavres de chiens et des bateaux du port
Une immense décharge qui couve des ordures.

Quand un monde est désert il faut le repeupler,
Mais à quoi bon chercher quelque part une planque,
Il n’est pour lui sur terre nul endroit où aller,
Il aime bien les bêtes mais les hommes lui manquent.

Il n’a jamais rêvé de se faire kamikaze,
D’aller se sacrifier en vain pour son pays,
Ni de tout son passé de faire table rase,
Il n’avait pas senti venir ce tsunami.

La centrale nucléaire était indestructible,
Il fallait au japon trouver de l’énergie,
Hiroshima, jadis, de la bombe fut la cible,
On ne peut s’éclairer le soir à la bougie.

Tant pis, il soigne les chats, les chiens errants aussi,
Les sangliers, les vaches et même les poneys,
Leur vie vaut celle des hommes, c’est sa philosophie,
Il veut sauver son arche, comme le fit Noé.

Dumnac

Bonjour Dumnac, un profond poème qui nous révèle le pire des scénarions de l'utilisation nucléaire.
Et pourtant, que pouvons nous faire sans les centrales?
Rester à la merci des pays propriétaires de l'énergie fossile, ou essayer de s'en sortir autrement.
Dans tous les cas, je Japon est enlisé pour de nombreuses années.
Merci pour cette réflexion.
Mon amitié.

Capricorne

Aucune source d'énergie n'est sans contrepartie !!! On nous bassine avec les voitures électriques mais pour les faire marcher il faut produire de l'électricité et ce ne sont pas les sources d'énergie renouvelable actuellement disponibles qui pourront fournir toute l'électricité nécessaire sur terre !

Adn

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Le Maroc à quatre mains . Recueil peintures de Micam et poèmes d'Adn.
Couleurs et mots en osmose. Recueil peintures Micam et poèmes d'Adn.
Connivences. Recueil peintures de Micam et poèmes d'ADN.
AXELLE AUTOMNE, HIVER roman par Micam (mon ...

Un poème très touchant sur le destin de cet homme qui jusqu'au bout vivra sur son lopin de terre irradiée en apportant son aide à ce qui est encore vivant.
C'est beau !

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Christian RAY avec Michel Drucker et Patrice Laffont

un sujet bien abordé qui fait réfléchir
lilas

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la poésie est le parfum de l'ame

Mon blog [img]http://img4.hosting...

Francis Fukuyama prédisait la fin de l'histoire
Et à Fukushima y en a eu comme des prémisses
Depuis Hiroshima les japonais sont sensibles à un problème qui touche la planète...

Que vaut-il mieux: être irradiés ou purement radiés???

Votre poème engendre la réflexion sur un retour à des valeurs traditionnelles mais peut-être hélas illusoires...

NL

c'est Plus que Parfait! un sujet difficile à aborder mais tu as encore une fois, su le gérer. perso, je n'aurai pas pu ! alors un immense bravo dummac!

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Bonjour,
Capricorne,Adn,Chris-ray,
Lilas9,Noirelune,Pateyar.
Merci pour votre lecture et votre commentaire.
Toute mon amitié poétique
Dumnac

Bonsoir Dumnac touchant poème, hélas cela n'a pas servi de leçon, beau partage


Amicalement

Bonjour Dumnac

Fukushima ou ailleurs, nul n’est à l’abri
Le monde sait mais a-t-il compris
Aucun abri n’est assez sûr
Lorsque l’atome se fissure
Et à science sans conscience
Longueur de temps et patience
Mais le temps à son prix
Dans la nasse on est pris
Hakim

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superbe, et pathétique, quand je pense que la France est le pays des centrales nucléaires,
impossible n'est pas français, inconscient l'est vraiment,

merci beaucoup


yann

Voici décrit en de beaux vers, ce qui reste de vie à l'homme de Fukushima. Une belle empathie. (moi-même suis "assise" sur Fessenheim et reste insouciante. Il faut bien vivre !)