La feuille, doucement, voguant au gré des souffles
Du matin, sur l’étang s’endormant dans l’automne,
Rouge de ses chagrins, brûlée, va et s’essouffle
A mourir lentement. Au sort elle pardonne.
Les nymphéas s’apprêtent pour un grand sommeil.
Leurs feuilles arrondies flottent sur le miroir
Des eaux luisant aux premiers rayons du soleil,
Allumant les saules de l’or des ostensoirs.
Naviguant sur son chagrin, mon cœur en dérive
Va et vient, loin d’un port, souffrant de ses plaies vives,
Exsangue et consumé comme la feuille morte.
Et comme loin de toi, il voit trop peu d’espoir,
Il te pardonne, et maintenant attend le soir
Pour que l’Eternité sur un zéphyr l’emporte.
Le 19 octobre 2006
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)