Qui est en ligne 94 utilisateur(s) en ligne (dont 74 sur Poèmes en ligne) Membre(s): 0 Invité(s): 94 plus...
Droits d'auteur
Copyright
|
| Expéditeur |
Conversation |
| Yosri l'Enchanteur |
Envoyé le : 21/2/2014 23:26
|
Plume d'or   Inscrit le: 5/3/2008 De: Tunisie Envois: 1238 |
L’enfant fusillé, ou les affres du Devoir
L’enfant fusillé, ou les affres du Devoir
Un spectre marchait, par les fers appesanti.
Il Ă©tait tellement jeune et ses bras si petits
Qu’on s’étonnait d’y voir d’aussi lourdes chaînes
Accablant cette enfance radieuse et sereine,
Forgées pour empêcher des lions de se mouvoir !
Il eût attendri les rocs, s’ils pouvaient le voir !
Ses joues Ă©taient roses et ses mains Ă©taient blanches,
Les deux soldats qui le tenaient par les manches
Avaient dans les yeux de paternelles lueurs
Et de le voir tomber semblaient avoir peur.
Devant lui un vieillard, encore plus pâle,
Marchait, comme devant le soleil une Ă©toile,
Comme le petit ses chaînes, il portait ses chevrons.
De cet ange, pourtant frĂŞle, le radieux front
Etait doux, Ă©tait haut et Ă©tait sublime,
Il n’avait point peur et ne savait point son crime,
Sa jeunesse le rendait comme les monts altier,
Il souriait souvent pour ne point faire pitié
Et parfois un soldat, frappant avec sa crosse
Cet enfant, lui disait : « Que le diable te rosse !
Qu’est-ce qui te fait sourire ainsi, stupide gamin ? »
De loin on entendait les bruits inhumains
De la foule venue voir périr ce mioche,
Des enfants, comme lui, remplissaient leurs poches
De pierres et de fruits pourris pour l’assaillir.
Tout l’attendait et tout semblait le haïr ;
Des femmes, en le voyant s’approcher, crièrent :
« Fusillez ce hibou ! » « Il a tué mon père ! »
Hurla une fille. « Il a massacré mon époux ! »
Hurla une veuve. Un front aussi blanc, aussi doux,
De tels crimes pouvait-il porter la marque ?
Comme JĂ©sus sur sa croix et Charon sur sa barque,
Ce frêle condamné, auguste et silencieux,
Ne daignait rien dire et contemplait les cieux.
Les immondes crachats et les sombres blasphèmes,
Les jurons, les insultes et les anathèmes,
Pleuvaient sur ce martyr de l’humaine cruauté.
« Tuez ce chouan, ce gueux de la royauté ! »
Criait le peuple, comme s’il était un seul homme
Courroucé et haineux. Soudain, le fantôme
Qui marchait devant cet enfant qui va mourir
Ordonna : « Silence ! » et on vit obéir
La Populace, cette hydre difforme et infâme.
Il se tourna ensuite vers le captif, et blĂŞme
Lui dit : « Citoyen, au nom de Dieu et du Roi
Vous avez bravé la République sans effroi.
Pour vous défendre avez-vous quelque chose à dire ? »
Le brave enfant, avec un fier sourire,
A son bourreau tremblant sans trembler répondit :
« Oui. Vive le Roi et soyez tous maudits. »
Et fut fusillé quand il termina sa phrase.
Pareil Ă un flambeau que la flamme embrase,
L’homme qui lui parlait, pourpre et pâle comme la mort,
Tremblait toujours. « Sergent, avez-vous des remords ? »
Lui demanda un soldat à la mine fière.
« J’ai fait tuer mon fils » répondit le père.
|
----------------
•Mon blog de Poésie: http://soupirs-muse.blogspot.com/
•Mon recueil de poèmes en vers: "Les harmonies et les jours": http://www.edilivre.com/les-harmonies-et-les-jours.html
•Anciennement connu sous le nom de "Bennhy"
|
|
|
| Amedyaz |
Envoyé le : 22/2/2014 0:02
|
Mascotte d'Oasis   Inscrit le: 7/8/2006 De: Tafraout Maroc Envois: 17695 |
Re: L’enfant fusillé, ou les affres du Devoir
|
|
|
| reda-k |
Envoyé le : 22/2/2014 6:42
|
Plume de platine   Inscrit le: 1/12/2013 De: Envois: 2040 |
Re: L’enfant fusillé, ou les affres du Devoir "Pareil à un flambeau que la flamme embrase,
L’homme qui lui parlait, pourpre et pâle comme la mort,
Tremblait toujours. « Sergent, avez-vous des remords ? »
Lui demanda un soldat à la mine fière.
« J’ai fait tuer mon fils » répondit le père."
Je ne sais comment Ce moment terrible et l’émotion de ce père m’ont fait penser au prophète Abraham(Ibrahim) prêt à sacrifier son fils par devoir. Mais peut-on comparer les deux devoirs ?entre un devoir divin mettant la foi et l’obéissance à l’épreuve ayant une fin pleine d’indulgence et un devoir dicté par la raison humaine entachée de leur ignorance, de leurs intérêts, et de tous les vices de leur égo et ayant une si tragique et monstrueuse fin devrai-je faire cette injuste comparaison ?
Merci Yosri pour ces superbes contes qui font plaisir tout en donnant à réfléchir.
|
|
|
| islander |
Envoyé le : 22/2/2014 7:55
|
Mascotte d'Oasis  Inscrit le: 11/4/2009 De: Baltimore, Bretagne Envois: 57700 |
Re: L’enfant fusillé, ou les affres du Devoir
|
|
|
| pateyar |
Envoyé le : 22/2/2014 17:11
|
Plume d'or  Inscrit le: 9/10/2013 De: Envois: 1339 |
Re: L’enfant fusillé, ou les affres du Devoir moi, pas aimé du tout ! meme si tu écris bien , c'est horrible ! bisous quand même! 
----------------
|
|
|
| jessye |
Envoyé le : 22/2/2014 17:32
|
Mascotte d'Oasis  Inscrit le: 17/12/2006 De: dans mon château de brumes ... Envois: 20093 |
Re: L’enfant fusillé, ou les affres du Devoir tristesse ... sans humanité ...
----------------
C'est beau d'ĂŞtre seul(e).
ĂŠtre seul(e)ne signifie pas ĂŞtre solitaire.
Cela signifie que l'esprit ne vit pas sous influence et qu'il n'est pas pollué
par la société.
[Jiddu Krishnamurti]
|
|
|
| grodele |
Envoyé le : 22/2/2014 22:27
|
Plume de platine  Inscrit le: 25/1/2012 De: Alsace Envois: 6400 |
Re: L’enfant fusillé, ou les affres du Devoir
|
|
|
| gentilprince |
Envoyé le : 22/2/2014 22:41
|
Plume de platine  Inscrit le: 23/10/2012 De: Bassou - YONNE Envois: 5158 |
Re: L’enfant fusillé, ou les affres du Devoir Enchanteur? Enchanteur... C'est difficile ton récit Bien écrit Mais désenchanté... Malgré la dureté... Bravo A bientôt Merci Thierry  |
|
|
|
