Qui est en ligne 84 utilisateur(s) en ligne (dont 60 sur Poèmes en ligne) Membre(s): 0 Invité(s): 84 plus...
Droits d'auteur
Copyright
|
Expéditeur |
Conversation |
Yosri l'Enchanteur |
Envoyé le : 20/2/2014 23:15
|
Plume d'or Inscrit le: 5/3/2008 De: Tunisie Envois: 1238 |
Conte: les trois rameaux verts (Inspiré des Frères Grimm) Ce poème est le dernier que j'ai écrit dans la "série Grimm" mais d'autres viendront, sans doute, dans un futur proche!
Conte: le paysan dans le ciel Conte: les ducats tombés du ciel Conte: le renard et le chat Conte: les trois héritiers chanceux Conte: faute d'un clou Conte: le festin céleste Conte: le vieux grand-père et le petit-fils Conte: le paysan et le diable Conte: les trois frères
Les trois rameaux verts
Il était une fois un ermite solitaire Et qui vivait loin des habitants de la terre Au pied d’une montagne, dans une sombre forêt. A quelques lieues de sa retraite, il errait Chaque jour, en disant doucement des prières, Et chaque soir de l’eau pure des rivières Il remplissait deux sceaux pour sa vieillesse pesants Et s’en allait au pied du mont, en arrosant Les plantes, en abreuvant les animaux pâles Et assoiffés, dont nul n’entendait les râles, Trouvant à peine, dans ce désert égarés, Leur nourriture et de quoi se désaltérer. Pour le récompenser, quand sa douce corvée Après une heure d’errance était enfin achevée, Un ange apparaissait à notre ermite pieux Lui donnant à manger, comme ce prophète de Dieu Nourri par les corbeaux, Elie le Thesbite.
Alors qu’il errait, un jour, notre ermite Apercevant de loin un malheureux pécheur Qu’on conduisait à la potence, dit, railleur : « En voilà un qui a eu son juste salaire. » Sans qu’il le sût, ces mots mirent Dieu en colère. Au pied de la montagne, cette fois, il ne put voir L’ange lui apportant son souper chaque soir. Il en fut effrayé et chercha quelle offense L’avait privé de sa divine récompense En courrouçant ainsi contre lui le Seigneur. Il se jeta par terre et, plein de frayeur, Resta en prière jour et nuit, sans nourriture. Une fois il entendit, doux comme un murmure, Le chant d’un oiseau qui était si merveilleux Que l’ermite lui dit : « Tu te portes bien mieux Que moi, petit oiseau, puisque, gai, tu chantes Alors qu’un mystérieux péché m’épouvante ! Hélas ! Pourquoi Dieu est contre moi courroucé ? Si tu pouvais me dire ce qui l’a offensé, Pour plaire au Tout-Puissant je ferais pénitence. » « Ce pauvre pécheur qu’on menait à la potence Et que tu as raillé, ermite, cruellement, Courrouce Dieu. A lui seul appartient le jugement, Il attend que de ton péché tu te repentes ; Fais pénitence pour que le Très-Haut consente A te pardonner. » Dit l’oiseau, et dans la nuit Il s’envola. L’ermite vit alors devant lui L’ange, un bâton de bois sec à la main. « Porte Ce bâton de bois sec jusqu’à ce que trois pousses vertes En soient sorties. La nuit, quand tu viendras dormir, Mets-le sous ta tête. Tu iras, sans frémir D’obéir au Seigneur, mendier ton pain aux portes, Ne passant qu’une nuit sous le même toit. De la sorte Ton péché te sera peut-être pardonné. » Dit l’ange radieux qui, cessant de rayonner, S’envola promptement dans les nuées profondes. L’ermite prit le bâton et revint au monde Que depuis si longtemps il avait oublié. Il errait courbé, par son péché humilié, Vivant des aumônes des âmes charitables. Le pauvre homme, trouvant son sort équitable, Remerciait le Seigneur, errant comme les bergers De porte en porte. Un soir, nul ne daignant l’héberger Pour la nuit, âme de toutes les âmes méprisée, Il trouva dans un bois une maison creusée Dans le roc, et y vit une vieille femme au front doux. « Bonne femme, recevez-moi cette nuit chez vous Lui dit-il, et ayez pitié d’un pauvre hère. » « Je ne le puis, hélas ! Non inhospitalière, Mais parce que j’ai pour fils trois féroces brigands Fiers et insensibles, violents comme l’ouragan, Et ils vont revenir bientôt de leur tournée. S’ils vous trouvent ici, sans songer toute la journée, Ils vous tueront avec sang-froid. Revenez demain Et je vous ferai l’aumône. Mais rebroussez chemin. » Dit la vieille femme, presque suppliante. Émue enfin par ses prières, bienveillante, Elle eut pitié de lui et se laissa toucher. Le pauvre ermite alla aussitôt se coucher Sous l’escalier, avec son bâton sous la tête. Surprise de le voir en si étrange assiette, Elle lui demanda pourquoi se mettre ainsi, Et l’ermite de ses maux lui fit le récit. La bonne femme s’écria : « Hélas ! Mes fils volent Et tuent. Si Dieu punit ainsi une vaine parole, Que vont-ils devenir le jour du jugement ? » Et cette vieille mère sanglotait tristement, Disant une prière au milieu de ses larmes.
A minuit, les brigands rentrèrent en vacarme Et allumèrent un grand feu. Caché dans le noir, Ce feu qu’ils allumèrent leur fit apercevoir L’ermite couché sous l’escalier. Ils entrèrent Dans une grande fureur, criant à leur mère : « Qui est cet étranger ? Nous t’avons interdit De recevoir jamais personne. Ce maudit Va bientôt périr. » Et l’aîné dit : « C’est chose faite ! » « Cet homme que vous voyez se repent de ses fautes, Dit la mère. Je vous prie de ne point le tuer. » « Ô, mère, mon épée désire le saluer ! Comment lui prohiber de faire sa connaissance ? » Reprit en ricanant l’aîné. Mais par décence Et puisque je ne suis pas encore fâché, Je veux bien que ce hère nous conte ses péchés. » Et l’un d’eux s’écria : « Conte, vieillard ! Conte ! » L’ermite leur raconta avec beaucoup de honte Son histoire. Ils en furent emplis de compassion Et commencèrent avec une sincère contrition A faire pénitence – Ô, revirement sublime ! – Comparant, horrifiés, son péché à leurs crimes.
L’ermite, après avoir converti ces pécheurs, Se remit à dormir sous l’escalier sans peur. Le lendemain, on le trouva mort. Un sourire Sur son visage semblait doucement reluire, Le bâton de bois sec dont il faisait, amer, Son oreiller, avait poussé trois rameaux verts. Ainsi, âme qui semblait à errer condamnée, Ses fautes lui furent par le Seigneur pardonnées.
|
---------------- •Mon blog de Poésie: http://soupirs-muse.blogspot.com/ •Mon recueil de poèmes en vers: "Les harmonies et les jours": http://www.edilivre.com/les-harmonies-et-les-jours.html •Anciennement connu sous le nom de "Bennhy"
|
|
|
encrenoire |
Envoyé le : 20/2/2014 23:24
|
Plume de platine Inscrit le: 11/6/2013 De: Nord Envois: 2868 |
Re: Conte: les trois rameaux verts (Inspiré des Frères Grimm)
|
|
|
Ghost |
Envoyé le : 20/2/2014 23:33
|
Plume d'or Inscrit le: 26/4/2013 De: Envois: 654 |
Re: Conte: les trois rameaux verts (Inspiré des Frères Grimm) Tout simplement magnifique! une histoire qui me touche profondément.. Une inspiration et un talent incroyables. Mes respects.
|
|
|
candidao |
Envoyé le : 21/2/2014 0:15
|
Plume de platine Inscrit le: 22/4/2010 De: Souk-Ahras (l'antique Tagaste) Envois: 5557 |
Re: Conte: les trois rameaux verts (Inspiré des Frères Grimm)
|
|
|
pateyar |
Envoyé le : 21/2/2014 13:41
|
Plume d'or Inscrit le: 9/10/2013 De: Envois: 1339 |
Re: Conte: les trois rameaux verts (Inspiré des Frères Grimm)
|
|
|
reda-k |
Envoyé le : 21/2/2014 18:37
|
Plume de platine Inscrit le: 1/12/2013 De: Envois: 2040 |
Re: Conte: les trois rameaux verts (Inspiré des Frères Grimm) Pour dire la justice et la clémence de Dieu, Plus beau que ça et mieux on ne peut, Et si j’étais un mécréant en venant lire, Ce conte aurait suffit pour me convertir. Bravo notre enchanteur !
|
|
|
jessye |
Envoyé le : 21/2/2014 19:33
|
Mascotte d'Oasis Inscrit le: 17/12/2006 De: dans mon château de brumes ... Envois: 20093 |
Re: Conte: les trois rameaux verts (Inspiré des Frères Grimm)
|
|
|
|