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     Histoire de Sindbad le Marin (Sixième voyage)
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Expéditeur Conversation
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  7/2/2014 22:27
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Histoire de Sindbad le Marin (Sixième voyage)






Histoire de Sindbad le marin (Prélude)
Histoire de Sindbad le marin (Premier voyage)
Histoire de Sindbad le marin (Deuxième voyage)
Histoire de Sindbad le marin (Troisième voyage)
Histoire de Sindbad le marin (Quatrième voyage)
Histoire de Sindbad le marin (Cinquième voyage)

Sixième voyage de Sindbad le marin


Seigneurs, dit Sindbad, vous me demandez comment
Après tant de périls et tant d’affreux tourments,
Je revins chercher de nouvelles disgrâces
Dans la mer périlleuse et à mes voiles vorace
Qui fut à l’origine de toutes mes afflictions.
J’en suis moi-même surpris en faisant réflexion
Mais je fus entrainé sans doute par mon étoile
Et après une année de repos, à la voile
Avec d’autres marchands comme moi je me mis,
Malgré les vains conseils de mes fidèles amis.
Je quittai Bagdad oĂą je vivais comme un prince
Et nous passâmes cette fois par plusieurs provinces
De la Perse et des Indes. Sur un nouveau vaisseau
Où j’étais pareil à l’enfant dans son berceau,
Je m’embarquai. Une navigation dangereuse
Et qui allait ĂŞtre longue et malheureuse
Se préparait. Marin maintenant aguerri,
Je n’en avais point peur, et l’océan chéri
Me souriait et me semblait favorable.
Le capitaine et son pilote, deux misérables,
Furent toutefois séduits par un vent fort houleux
Qui leur fit perdre la route. Dans l’océan bleu
Nous étions seuls, et les zéphyrs abandonnèrent
Notre navire aux houles et aux noirs tonnerres.
Nous vîmes soudain notre capitaine criant
Et jetant son turban par terre, en nous priant
De descendre bien vite malgré la tempête.
Il s’arrachait la barbe et se frappait la tête
Comme un homme qui perdit et la route et l’esprit.
Quand nous lui demandâmes, de son état surpris,
Pourquoi il s’affligeait ainsi, sa réponse
Nous effraya, car il nous dit : « Je vous annonce
Que nous allons périr et que nous sommes mourants
Car nous sommes emportés par un rapide courant.
Priez Dieu, mes seigneurs, pour qu’il nous délivre
De ce danger auquel nous n’allons point survivre. »

Au même moment où son discours fut terminé,
Nous vîmes échouer notre navire miné
Par l’orage furieux. Les cordages se rompirent
Faisant le bruit que fait un mort qui soupire
Et nous nous retrouvâmes au pied d’un mont géant.
« L’abîme de la mort est sous nos pas béant !
Hurla le capitaine. Ce lieu est si funeste
Et mortel, que rien, homme ou bête, n’y reste !
Nul de ceux qui avant nous y furent jetés
Ne survécut, et maints braves expérimentés
Y laissèrent l’âme, à la mort pourtant rebelle. »
Ces mots nous jetèrent dans une affliction mortelle,
Nous nous embrassâmes, nous croyant déjà morts,
Tristes et déplorant notre malheureux sort.

La montagne était très haute et fort tortueuse
Et la cĂ´te, sinistre et formidable tueuse,
Etait toute couverte de débris et d’ossements.
Devant nous la vaste mer s’étendait doucement
Et nous vîmes, non sans surprise, de mille espèces
De marchandises et de précieuses richesses
La grève emplie. Mais tous ces funestes objets
A notre frayeur nous rendirent plus sujets
Et augmentèrent encore notre solitude.
Quand de ce paysage nous prîmes l’habitude,
Nous vîmes aussi une rivière qui pénétrait
Une sorte de grotte obscure oĂą elle errait,
Et, chose qui nous parut bien singulière,
Une bitume qui coulait, cavalière,
Qu’avalent les poissons, de ce liquide chargés,
Et le rendent ensuite, en ambre gris changé,
Rejeté par les vagues, sur cette grève sauvage.
Cette montagne qui s’élevait sur le rivage
Etait faite de pierreries et de rubis précieux
Et comme une dame altière, semblait frôler les cieux.
Mais cette fortune ne consolait point nos affres
Et nous Ă©tions captifs de ce fastueux gouffre
Que n’approchait aucun navire, et pleins d’effroi
Nous attendions la mort dans ce barbare endroit.
Nous partageâmes d’abord également nos vivres
Et le trépas semblait lentement nous poursuivre
Car nous commençâmes à périr un à un
Et, cruelle habitude ! des survivants chacun
En attendant que son tour vînt, enterrait l’autre.
La mort est un ennemi qu’on ne peut combattre,
Hélas ! mais pour que je fusse sans doute plus châtié,
Je restai le dernier en vie, avec pitié
Contemplant les tombeaux de tous mes camarades
Et pleurant leur trépas, terrifié et maussade.
Je commençais moi-même à creuser le mien,
Je pensais que, hormis un miracle, rien
Ne pouvait me sauver de ce désert immense,
Et je fus inspiré par la divine clémence ;
Jusqu’à la rivière qui sous la grotte se perdait
J’allai en songeant que si le Seigneur m’aidait
Elle me conduirait à une terre habitée
Et que la mort pourrait ainsi être évitée.
Je construisis donc un salutaire radeau
Et je l’appesantis par un précieux fardeau
De rubis, de cristal, d’ambre et d’émeraudes,
Et dans cette grotte ténébreuse et froide,
Loin de la mer vaste et loin du soleil radieux,
M’abandonnai à la volonté de Dieu.

Sous la voûte je ne vis plus la lumière,
Dans les ténèbres je dis une prière
Et, sans que je ne susse où elle m’emportait,
L’eau m’entraîna et son vif courant me sortait
Lentement de cette grotte au soleil ravie.
Mes menues provisions qui me gardaient en vie
Etaient sur le point de finir, et je fermais
Sans m’en apercevoir l’œil et je m’endormais.
A mon réveil je vis, au lieu de la montagne,
A ma grande surprise, une vaste campagne
Au bord d’une rivière où, mon radeau attaché,
Tout un peuple de Noirs sur moi était penché.
Je les saluai et eux aussi me parlèrent
Mais nos deux langues nous étaient étrangères.
Je n’en étais pas moins de joie transporté
Et en voyant des hommes vivants réconforté.
Un noir qui entendait ma langue me dit : « Frère,
Vous vous étonnez de notre bande ouvrière
Mais nous habitons tous ces lieux que vous voyez
Et nous sommes heureux et surpris que vous soyez
En vie, sans doute grâce à la bonté divine.
De ce fleuve qui sort de la montagne voisine
Nous sommes venus dès l’aube, avant les moineaux,
Pour arroser nos champs, par de petits canaux
Détourner l’eau douce aux moissons et limpide.
Nous vîmes votre radeau sur les ondes rapides,
L’un de nous se jeta à la nage et l’amena.
De vous voir endormi ainsi on s’étonna ;
Votre histoire doit ĂŞtre fort extraordinaire,
Mais notre surprise risque de vous déplaire
Car une grande faim sûrement vous alarmait. »
Ces braves me présentèrent plusieurs sortes de mets,
Je leur racontai, quand ma faim fut apaisée,
De quelle manière la mort me fut refusée
Et comment le Seigneur me sauva du trépas
Dans ma langue que ses hommes ne connaissent pas
Et que mon interprète daigna leur traduire.
D’émerveillement je vis leurs yeux reluire
Et ils me dirent : « Cette histoire emplit d’effroi
Et de surprise ceux qui l’écoutent. Par le Roi
Elle mérite sans doute d’être entendue. »
Je leur répondis que la vie m’était rendue
Grâce au Seigneur et grâce à eux, que leurs désirs
Sont des commandements, et que je ne puis choisir
Que de leur obéir. Les Noirs envoyèrent
Aussitôt chercher un cheval, et chargèrent
Sur leurs épaules le radeau tel qu’il était.
Moi, sur cet animal somptueux je montai,
Et une autre partie de cette troupe bienveillante
Me montrait la route dans cette ville verdoyante
Qui devait me conduire jusqu’au royal palais
Où, comme les seigneurs, en grandes pompes j’allais.

Jusqu’à la ville de Serendib nous marchâmes,
Les Noirs me présentèrent avec beaucoup de flamme
Au Roi, homme auguste qui semblait bienveillant,
Lui disant que j’étais un marin très vaillant.
Je le saluai en m’inclinant jusqu’à terre
Et il me releva, et me voyant me taire
Par respect, attendant qu’il parlât avant moi,
Me fit avancer, et comme si j’étais roi
Me sourit et me fit près de lui prendre place
Me disant : « Sindbad, que rien ne vous embarrasse,
Parlez librement et racontez le récit
De votre voyage, et ce que vous faites ici. »
Je ne cachai rien au Roi. Sans le faire attendre,
Je lui fis le récit que vous venez d’entendre
Et il en fut surpris et tellement charmé
Qu’il ordonna d’écrire tout ce conte nommé
Les voyages de Sindbad, en lettres d’or pures
Afin de conserver mes six aventures
Dans les archives de son royaume Ă©ternellement.
Le bon roi fut empli du mĂŞme Ă©merveillement
Quand on apporta le radeau qu’en sa présence
On déchargea, et vit les magnificences
Dont les ballots Ă©taient remplis ; il fut surpris
De la quantité de rubis et d’ambre gris
Et d’émeraudes qui brillaient, éclatantes.
Du bon roi ne voulant point prolonger l’attente
Puisqu’à son regard je jugeai qu’il désirait
Mon trésor que, tout roi qu’il fût, il admirait,
Je lui dis : « Seigneur, mes richesses vous appartiennent
Et si vous les voulez, elles vous reviennent
Et moi, Sindbad, je suis votre humble serviteur. »
Mais il me répondit, le sourire enchanteur :
« Ces richesses sont à vous, je les vois sans envie,
Dieu vous les a données en vous sauvant la vie
Et je n’oserai point jamais vous en priver
Car dans mon royaume et cour vous êtes arrivé.
Sans les diminuer je veux, au contraire,
Qu’elles soient augmentées, et je vais vous faire
De grandes largesses et mille prodigalités
Pour que vous parliez de ma libéralité
Au calife Haroun Al-Rashid, dont la clémence
Et la charité sont comme la mer immenses.
Faites aussi savoir au Commandeur des croyants
Mon amitié sincère, en lui envoyant
A mon nom et au nom de la patrie cette lettre. »
Je promis au noble roi de la lui remettre,
Il me recommanda à ses plus sûrs marins
Et je partis sur des flots amis et sereins,
Appesanti par les présents de son altesse.
Mon navire voguait avec grande vitesse,
J’arrivai bientôt à Bagdad, et fort content
Le calife reçut les présents, écoutant
Mon récit avec une surprise sans égale. »

Sindbad arrĂŞta de parler, et la salle
Semblait rĂŞver comme lui. Au porteur il donna
Cent sequins, et pria ses hôtes qu’il étonna
De bien vouloir revenir Ă  la mĂŞme heure,
Le lendemain, Ă  sa somptueuse demeure,
Pour qu’il leur racontât son voyage dernier
Qui transforma ce preux marin en casanier
Car il fut terrible plus que tous ses voyages
Et l’emmena à de plus périlleux rivages.





[A SUIVRE]


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•Mon blog de Poésie: http://soupirs-muse.blogspot.com/
•Mon recueil de poèmes en vers: "Les harmonies et les jours": http://www.edilivre.com/les-harmonies-et-les-jours.html
•Anciennement connu sous le nom de "Bennhy"

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