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     Histoire de Sindbad le Marin (Cinquième voyage)
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Expéditeur Conversation
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  6/2/2014 22:19
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Histoire de Sindbad le Marin (Cinquième voyage)






Histoire de Sindbad le marin (Prélude)
Histoire de Sindbad le marin (Premier voyage)
Histoire de Sindbad le marin (Deuxième voyage)
Histoire de Sindbad le marin (Troisième voyage)
Histoire de Sindbad le marin (Quatrième voyage)

Cinquième voyage de Sindbad le marin


Les plaisirs, dit Sindbad, de ma sombre mémoire
Effacèrent toutes ces sinistres histoires.
Je ne songeais plus aux maux que j’avais soufferts,
Attiré par ce gouffre immense qu’est la mer,
Tous ces périls ne me rendirent point sage.
Je voulais de nouveau partir en voyage
Pour voir d’autres terres et pour m’y aventurer ;
Par les flots bourreaux mille fois torturé,
Sans me repentir de leurs caresses furieuses
Et de courir toujours les mers périlleuses,
Je fis mĂŞme construire un vaisseau fort somptueux,
Achetai des marchandises, et plus impétueux
Que les autres fois, j’en fus le capitaine
Et me préparai à braver la mer hautaine
Avec d’autres marchands comme moi décidés.
Nous prîmes le large, par le zéphyr aidés,
Tout Ă  notre voyage semblait fort propice,
Le vent sans violence et la mer sans artifices.

Nous arrivâmes après longue navigation
A une île dans la plus complète désolation
Qui était fort belle, mais qui était déserte.
Les marchands virent, la bouche de surprise grande ouverte,
L’œuf blanc d’un Roc, d’une formidable grosseur,
Qui renfermait, dans ses ténébreuses profondeurs,
Un petit Roc et qui allait bientôt naître
Car son bec aiguisé commençait à paraître.
Les marins, qui avaient faim, songèrent un moment
Et cassèrent l’œuf à coups de haches, véhéments,
Y firent une ouverture par oĂą ils sortirent
Le petit Roc sanglant, qu’ensuite ils rôtirent
Malgré mes conseils et mes avertissements.
Ils tombèrent bientôt dans un doux affaissement
Après qu’ils eurent tous dîné de la sorte,
Et moi, connaissant le Roc, je restais alerte
Sur mon vaisseau, tremblant et n’osant point bouger.
Les dîneurs finissaient à peine de manger
Quand ils virent en l’air deux immenses nuages
Qui poussaient affreusement des cris emplis de rage.
C’étaient le père et la mère du Roc. Je pressai
Ces marchands de revenir Ă  bord, et me lassait
De les attendre. Les deux nuages disparurent
Et les marchands jusqu’au vaisseau coururent.
Les deux Rocs revinrent rapidement, et armés.
De deux énormes pierres, nous les vîmes, alarmés,
Sur nous faire tomber la première. Avec adresse
Je l’évitai. Mais la deuxième en mille pièces
Brisa le navire, dont les hardis passagers
Furent tous écrasés et furent submergés
En poussant de grands cris. Submergé moi-même,
Je m’accrochai à une pièce du débris, et blême,
Je nageai, par les flots de tous côtés frappé,
Jusqu’à une île au rivage fort escarpé.

Fatigué de nager, je m’assis sur l’herbe.
L’île où je me trouvais était si superbe
Que je crus être dans un jardin délicieux
Qui était sur terre ce que l’éden est aux cieux.
Je voyais des ruisseaux d’une eau douce et claire
Et des arbres chargés de fruits faits pour plaire
Autant par leur odeur que par leur curieux goût.
Le soleil était fort, le zéphyr était doux ;
Je mangeai et je bus, et la nuit venue
Je ne pus m’endormir dans cette île inconnue
Qui, malgré ses beautés, m’emplissait de terreur.
Je m’occupai seulement à gémir de douleur
Et me reprochais mon Ă©ternelle imprudence
En me souvenant de ma douce résidence,
De la patrie, de tout ce que j’avais laissé,
Et, rongé par les maux, de mon bonheur passé.

Le jour vint. Ses blanches lueurs dissipèrent
Subitement mes chagrins. Dans cette île prospère
Je continuais Ă  marcher, lorsque, hagard,
J’aperçus sur le bord d’un ruisseau un vieillard
Qui gémissait à cause de sa décrépitude.
Je plaignis sa faiblesse et sa solitude,
Il inclina la tĂŞte quand je le saluai
Et malgré toutes mes questions resta muet,
Me demandant, quand il fit signe avec sa gaule,
De lui faire passer le ruisseau sur mes Ă©paules
Pour qu’il allât cueillir avec mon aide des fruits.
Je le fis promptement, de son dessein instruit,
Et remarquai que son Ă©treinte Ă©tait puissante.
Quand je me baissai pour aider sa descente,
Cet affreux vieillard, qui me parut décrépit
Et qui allait pourtant me priver du répit,
Devenant tout Ă  coup vigoureux et ingambe,
Passa autour de mon col ses deux fortes jambes
Et sur mes Ă©paules se mit Ă  califourchon
Et il me dit ce seul mot sinistre : « Marchons ! »
La peau de sa jambe semblait celle d’une vache,
Elle me serra la gorge puissamment, sans relâche,
Avec tellement de force, que je m’en évanouis.
Quand je m’éveillai, il n’était point encor nuit ;
L’incommode vieillard qui élut domicile
Sur mes Ă©paules, comme sa monture docile
Me chevaucha tout le jour, sur mon col pliant
Ses jambes décharnées, fardeau humiliant.
Quand la nuit venait, ce vieillard impitoyable
Ne s’endormait que peu. Je dormais, rendu faible
Par le travail qu’il me faisait faire en marchant
Toute la journée, pour qu’il se nourrît cherchant
De bons fruits à manger, m’en laissant une partie
Pour que je restasse en vie, bĂŞte assujettie
A tous ses commandements et à tous ses désirs
Qu’il maniait, sinistre cavalier, à loisir.

Portant ce diable qui tout le temps vocifère,
Malgré tous mes efforts je ne pus m’en défaire ;
Tout léger qu’il fût, sa vigueur le rendait lourd
Et Ă  toutes mes plaintes il demeurait si sourd
Que je le crus fait de bronze ou fait de marbre.
Il allait ainsi sur mon dos d’arbre en arbre
Et cueillait les meilleurs fruits, sans qu’il s’inquiétât
En mangeant goulûment, de mon tragique état.
Un jour, je trouvai en mon chemin des calebasses
Tombées d’un arbre, j’en pris une assez grosse
Et je l’emplis du jus de raisins compressés
Que sur cette île je vis abondamment pousser.
Je la mis en un lieu oĂą je me fis conduire
Quelques jours après, qui suffisaient pour produire
Du vin, par le vieillard qui me vit, Ă©bloui,
Après quelques gorgées tellement réjoui
Que je chantai et je dansai. Il me fit signe
De lui donner Ă  boire. Cette superbe vigne
Avait des raisins dont le vin est excellent ;
Le vieillard, trouvant le breuvage succulent,
L’avala prestement jusqu’à la dernière goutte.
Il s’enivra et ne m’indiquait plus la route
Que je devais prendre, et je l’entendis pousser
De prodigieux cris de joie, et se trémousser
Sur mes épaules. Les vapeurs lui cachèrent
Sans doute la vue, ses jambes se relâchèrent
Et je sentis qu’il ne pouvait plus me serrer.
Je le jetai par terre et je cessai d’errer
Et, plus violent que la houle et la tempĂŞte,
Pris une grosse pierre et lui en Ă©crasai la tĂŞte.

De ce maudit vieillard finalement délivré,
Par la joie plus que le vin j’étais enivré.
Je marchai vers la mer et je vis descendre
Des marchands d’un navire, qui venaient pour prendre
Avant de repartir, quelques rafraichissements.
Ils m’écoutèrent tous avec éblouissement
En m’affirmant que nulle proie de ce vieillard traître
Ne se libéra quand il s’en rendit maître.
« Ce vieillard à l’esprit sombrement déréglé,
Me dit le capitaine, a déjà étranglé
Maints et maints braves. Les voyageurs l’appellent
Le vieillard de la mer. De ses jambes cruelles
Vous avez sans doute sauvé mille marins. »
La mer Ă©tait calme et le vent Ă©tait serein,
Après avoir dîné, nous appareillâmes
Et au port d’une grande ville nous abordâmes
Après quelques jours en mer, passés sans hasards,
Où nous fûmes joyeux, éloquents et musards.

Un marchand du vaisseau, d’une voix amicale
Et voyant que j’étais encore très pâle,
Me conduisit dans un logement hospitalier
Aux étrangers comme moi et aux oubliés.
Il me donna un grand sac et me dit : «Ramasse
Comme les autres marchands que tu verras sur place
Des cocos, et tu vas gagner beaucoup d’argent. »
Je le remerciai et partis avec ces gens.
Nous arrivâmes à une forêt fort épaisse
Dont les arbres Ă©taient si hauts, aux troncs si lisses,
Qu’on ne pouvait cueillir leurs fruits, notre métier.
Les marchands, réunis autour des cocotiers,
Ramassèrent des pierres et les lancèrent aux singes
Irrités de notre commerce qui dérange
Leur quiétude, voulant ne point être visités,
Ils cueillirent des cocos ; pleins d’animosité,
Ils nous les lancèrent à leur tour. Nous en remplîmes
Nos sacs vides, et après quelques heures nous partîmes
Contents de ce butin que nous avions gagné.
Le bon marchand me dit, après avoir daigné
M’aider de la sorte : « Travaille et continue
Jusqu’à ce que tu gagnes la somme convenue
Pour rentrer à Bagdad. » Et je le remerciai
Une deuxième fois, parce qu’il se souciait
Du sort d’un voyageur las et misérable.
Je gagnai bientôt une somme considérable
En vendant mes cocos et en les Ă©changeant
Contre d’autres biens, en buvant et en mangeant
Fort peu. J’attendis d’un navire l’arrivée
Et mes affaires étaient sur cette île achevées.
Quand il arriva, de l’homme qui avait songé
A m’aider, j’allai prendre en l’étreignant congé
Et je me mis en route avec grande confiance.
Par l’île où le poivre croît en abondance
Nous passâmes, et aussi par l’île de Comari
Qui était un austère et magnifique abri
Dont les habitants se firent une loi inviolable
De ne jamais servir le moindre vin Ă  table
Et de ne souffrir nul lieu de débauche caché.
Avec d’autres marins nous allâmes pêcher
Sur cette île ensemble de précieuses perles
Et j’en devins plus riche, car moi qui vous parle
J’en chassai de très grosses. A Bagdad arrivé,
Les pauvres de mes gains ne furent point privés,
Et pour remercier Dieu je fis de grandes aumônes. »
Sindbad se tut et, âme généreuse et bonne,
Au porteur donna les cent sequins, l’invitant
A revenir, ainsi que les convives l’écoutant
Avec Ă©merveillement et surprise fort grande
Et Ă  qui il fit de bienveillantes offrandes.




[A SUIVRE]


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•Mon blog de Poésie: http://soupirs-muse.blogspot.com/
•Mon recueil de poèmes en vers: "Les harmonies et les jours": http://www.edilivre.com/les-harmonies-et-les-jours.html
•Anciennement connu sous le nom de "Bennhy"

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