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Yosri l'Enchanteur |
Envoyé le : 4/2/2014 23:22
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Histoire de Sindbad le Marin (Troisième voyage)
Histoire de Sindbad le marin (Prélude) Histoire de Sindbad le marin (Premier voyage) Histoire de Sindbad le marin (Deuxième voyage)
Troisième voyage de Sindbad le marin
Sindbad dit : «Des dangers je perdis le souvenir, Las de la terre, à la mer je voulais revenir Et elle m’attirait comme un profond abîme ; Je m’ennuyai du faste de ma demeure sublime Et d’ouïr mes concubines chanter les mêmes vers, Des encens et des vins et des flatteurs divers. Sans songer aux périls de la mer profonde, Je voulais m’enivrer de l’odeur des ondes Et entendre leurs doux chants me réconforter. J’achetai des marchandises que je fis transporter A Bassora, et là j’embraquai encore Aux premières lueurs de la blanche aurore, Oubliant mon serment, avec d’autres marchands Cherchant à faire fortune ou comme moi cherchant A quitter les foyers et leurs monotonies. Un jour que nous étions dans la mer infinie, Une tempête horrible qui gronda sombrement En soufflant sur notre frêle navire âprement Nous fit perdre notre courage et notre route. Nous tremblions et nous aurions péri sans doute, Si nous n’avions point été poussés devant Le port d’une île où nous fûmes conduits par le vent. Nous vîmes le capitaine, au cœur pourtant mâle, Obligé d’y mouiller, devenir tout pâle, Et il nous dit : « Hélas ! Le destin l’a voulu, Que dans cette île peuplée de sauvages velus Qui vont nous assaillir, nous jetions notre ancre. Bien qu’ils soient des nains, nous ne pouvons les vaincre, Car ces barbares sont mille fois plus nombreux Que des sauterelles, et une entière armée de preux Perdrait la vie si elle osait les combattre ; Tuez un, vous serez déchiquetés par mille autres. » Par cet effroyable discours tous consternés, Nous vîmes que nous n’avions nullement été bernés Quand nous vîmes apparaître une horde innombrable De sauvages nains, pareils à de petits diables Et dont le corps était recouvert de poils roux, Qui nous voyaient avec des yeux pleins de courroux. Ces monstres qui semblaient prêts au carnage Rapides comme des éclairs, se jetèrent à la nage Et environnèrent le vaisseau en hurlant. Nous sûmes bientôt quel était leur sombre plan Quand ils déplièrent promptement les voiles Et les firent tomber en en rongeant la toile, Coupant le câble de l’ancre sans transpirer En se donnant la vaine peine de la retirer. Ils nous firent ensuite débarquer et emmenèrent Notre navire. Sauvés de ces nains sanguinaires, Nous ne cherchâmes point à les en dissuader Et les vîmes s’éloigner, par le courant aidés.
Frissonnants du retour de ces nains sauvages, Nous nous éloignâmes rapidement du rivage. L’île était calme et nous n’y entendîmes nul bruit Et nous y trouvâmes des herbes et quelques fruits Que nous mangeâmes, pensant que c’était chose vaine Car nous nous attendions à une mort certaine. En marchant devant nous, nous aperçûmes soudain Un édifice étrange et qui avec dédain Semblait nous contempler, haut et formidable. Etant las, l’endroit nous parut agréable Et nous entrâmes dans la cour de ce blanc palais Où, à notre surprise, nous ne vîmes nul valet Et nous n’entendîmes nul bienheureux faste. Nous vîmes toutefois, dans un appartement vaste, Des ossements humains et des broches à rôtir ; Nous en eûmes tellement peur qu’en voulant sortir De cet antre sinistre, nous restâmes immobiles, La marche et la terreur nous rendirent débiles Et nous tombâmes à terre, dans l’ombre évanouis. Nous demeurâmes ainsi et, quand tomba la nuit, Nous fûmes réveillés par un bruit terrible, La porte s’ouvrit et un géant horrible Noir et de la hauteur d’un immense palmier, Ressemblant aux colosses d’Aad et des temps premiers, Apparut. Il n’avait qu’un seul œil à la tête Qui était tout rouge, et les dents de cette bête Lui sortaient de la bouche, pareilles aux griffes des lions. Nous étions semblables à de sombres fourmilions Devant ce monstre antique à l’affreuse mine Et dont la lèvre lui tombait sur la poitrine. Ses oreilles d’éléphant et ses ongles acérés Le rendaient plus hideux. Par ce fauve apeurés, Nous reculâmes tous et perdîmes connaissance. Quand nous revînmes à nous, avec rage et puissance Nous vîmes que le cyclope, comme s’il s’étonnait De nous voir, de tout son œil nous examinait. Il s’approcha de nous et, ô, ignominie ! Me prit par la nuque, et comme un boucher manie Une tête de mouton, me tourna de tous côtés. Il me lâcha bientôt, voyant ma maigreté, Prit les autres, priant à leur heure dernière, Et les examina de la même manière. Comme le capitaine, homme fort aux robustes bras, De l’équipage était sans doute le plus gras, Au travers du corps il lui passa une broche, Alluma un grand feu avec une troche De fagots de bois, le fit rôtir, le mangea Et dans un lourd sommeil rapidement plongea, Ronflant d’une manière farouche et bruyante, Etendu sur le sol et la bouche béante. Horrifiés, nous ne pûmes cette nuit-là dormir, De peur de l’éveiller nous n’osâmes gémir Et nous restâmes dans une inquiétude cruelle Jusqu’au lever du jour. Quand l’aurore éternelle Parut, il s’éveilla, se leva et sortit. Nous feignîmes de dormir ; à peine fut-il parti Que nous poussâmes de grands cris pleins d’amertume. Notre peur était si grande que nous ne pûmes Songer à rien, hormis à fuir ces mortels lieux. Nous courûmes donc dans tous les sens, faute de mieux, Malgré notre fatigue, recherchant une issue. Nous fûmes surpris de voir que la bête ossue Laissa ouverte la porte de son manoir, Mais nous nous hâtâmes, avant qu’il ne fît noir, De manger et de boire, ensuite d’aller chercher Un abri où dormir un peu et nous cacher. Nous trouvâmes une grotte paisible et ombrageuse Qui nous accueillit comme une douce logeuse, Et y dormîmes, croyant être en sécurité. Courroucé sans doute de notre témérité, Nous entendîmes le bruit des pas funèbres Du géant, quand la nuit tomba, dans les ténèbres.
Le flair exercé de ce cyclope rôdeur Lui fit reconnaître aussitôt notre odeur ; Il nous tâta et prit un marin puis, farouche, Sans même le rôtir le mit dans sa bouche, Et nous entendîmes, sur nous-mêmes ployés, L’effrayant et affreux bruit de ses os broyés. Ce monstre s’en alla ensuite à son domaine Dormir après avoir mangé sa proie humaine Et nous restâmes là , comme frappés de stupeur. Réveillant la troupe de sa sombre torpeur, J’élevai la voix et dit : « Il faut lutter, mes frères ! Car ce géant à la fureur meurtrière Viendra chaque jour faire son horrible souper. Construisons des radeaux et tâchons d’échapper De cette île funeste et où la mort nous guette Comme des prisonniers dans une oubliette ! » Ma proposition plut à ces braves marins, L’espoir les berça et ils semblaient plus sereins En allant chercher du bois, afin de construire Les radeaux, tant que le jour daignait reluire. Le soir s’approchait et, notre travail fini, Autour d’un bon feu nous étions réunis, Songeant au moyen de venger nos camarades. J’eus une idée. Quand le géant vint en bourrade, Nous restâmes, armés d’un épais tronc aiguisé Que nous prîmes soin de rendre bien embrasé, Dans le palais. Deux braves marins lui plantèrent Leurs énormes pieux au dos. Il tomba par terre En poussant des cris de rage, et en ce moment Ensemble, nous fondîmes sur lui courageusement, Lui enfonçâmes un tronc dans l’œil, le lui crevâmes, Le laissâmes aveuglé et nous nous sauvâmes. Nous entendions ses cris effroyables en sortant Qui, nos amis vengés, étaient réconfortants Comme une musique douce et enchanteresse. Nous croyions venir la fin de nos détresses Quand nous vîmes, de son palais peu éloignés, Notre géant de ses semblables accompagnés. Bien qu’ils fussent fort lents, les géants nous virent Et jusqu’au rivage où nous courûmes nous suivirent ; S’entendant sans doute pour venger leur pareil Et nous tuer avant le lever du soleil, En nous voyant gagner nos radeaux ils s’armèrent De grosses pierres, et si adroitement les jetèrent Que nous n’étions plus que trois en vie. Nous ramions De toutes nos forces, et moi et mes deux compagnons Nous nous éloignâmes bientôt de la grève. Sauvés des géants, notre joie fut brève Et nous pleurions avec amertume nos morts, Comme la mer d’ondes nos cœurs emplis de remords.
Devenus le jouet des farouches tourmentes, Nous passâmes un jour dans cette mer démente ; Et des vents et des flots nous étions tous lassés. Le lendemain, nous fûmes par la houle poussés Contre une île où avec joie nous nous sauvâmes. Nous fûmes plus contents quand nous y trouvâmes De savoureux fruits. Par ce mets revigorés, Et enfin à l’abri des cyclopes abhorrés, Nous croyant en sûreté, nous nous endormîmes Au bord de la mer. Le soir, nous entendîmes Un affreux sifflement, tellement assourdissant Qu’il nous réveilla de notre somme, frémissants. Avant que je ne pusse revenir de ma surprise, Un énorme python à plusieurs reprises Secouait un de mes deux compagnons restés En vie, et qui tentait vainement de résister A sa toute-puissante et formidable étreinte. Tandis que nous restions figés par la crainte, Le serpent écrasa le pauvre malheureux ; Il l’avala et en remplit son ventre creux, Et en faisant un bruit des plus épouvantables, Rendit ses os et s’en alla redoutable. « Ô, Dieu ! Ne serons-nous donc jamais reposés ? A quel nouveau péril sommes-nous exposés ! M’écriai-je. D’un géant et des ondes hasardeuses Vous nous sauvâtes, et de cette façon hideuse Voilà que nous allons périr certainement ! » Nous vîmes un grand arbre qui s’élevait fièrement Et nous décidâmes d’y passer la nuit suivante Et qui fut emplie, elle aussi, d’épouvante. Nous montâmes sur l’arbre, et le noir python revint, Comme si de ses proies laissées il se souvint. Il siffla au pied de l’arbre où nous montâmes, S’éleva contre le tronc comme un singe infâme, Et mon camarade, qui se trouvait plus bas Que moi, fut englouti, dans son ventre tomba, Et il se retira, lui restant une victime. Je demeurai toute la nuit sur la cime De l’arbre, et quand le jour brilla j’en descendis, Mort de fatigue et de peur, me sentant maudit Par Dieu, et voué à une mort atroce Et toujours pourchassé par ce monstre féroce. Malgré mon désespoir animé par la foi, J’amassai des épines sèches, des ronces et des bois, Et j’en fabriquai, tout le jour, une étroite cage Où je m’enfermai pour me cacher à la rage De cet effroyable et meurtrier animal Qui le soir vint, pareil à l’Archange du Mal, Siffler autour de ma cage qui fut infestée Pendant cette nuit, de son haleine empestée. Il m’assiégea, de ma résistance surpris, Comme s’il était un chat chassant une souris, Et je ne puis dormir, passant la nuit entière A contempler cette bête affreusement altière. Au lever du jour, je sortis de ma prison, Et comme si je perdais la foi et la raison, Je voulus me noyer dans la mer immense. Mais, grâce sans doute à la divine clémence, J’aperçus un navire de marchands qui était En mer ; de toute la force qui me restait, Je criai mille fois et dépliai la toile De mon turban, pour qu’on me vît sur la voile. L’équipage m’aperçut et m’envoya alors Une chaloupe, et bientôt je fus à bord.
[A SUIVRE]
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---------------- •Mon blog de Poésie: http://soupirs-muse.blogspot.com/ •Mon recueil de poèmes en vers: "Les harmonies et les jours": http://www.edilivre.com/les-harmonies-et-les-jours.html •Anciennement connu sous le nom de "Bennhy"
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encrenoire |
Envoyé le : 4/2/2014 23:52
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Plume de platine Inscrit le: 11/6/2013 De: Nord Envois: 2868 |
Re: Histoire de Sindbad le Marin (Troisième voyage) faudra les réunir
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candidao |
Envoyé le : 5/2/2014 0:07
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Plume de platine Inscrit le: 22/4/2010 De: Souk-Ahras (l'antique Tagaste) Envois: 5557 |
Re: Histoire de Sindbad le Marin (Troisième voyage)
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Yosri l'Enchanteur |
Envoyé le : 5/2/2014 9:44
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Plume d'or Inscrit le: 5/3/2008 De: Tunisie Envois: 1238 |
Re: Histoire de Sindbad le Marin (Troisième voyage) Encrenoire: Oui, c'est déjà fait, merci d'avoir lu et commenté ce poème! Candidao: Merci à toi et à tous ceux qui honoreront ce poème de leur lecture! ---------------- •Mon blog de Poésie: http://soupirs-muse.blogspot.com/ •Mon recueil de poèmes en vers: "Les harmonies et les jours": http://www.edilivre.com/les-harmonies-et-les-jours.html •Anciennement connu sous le nom de "Bennhy"
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George-Allan |
Envoyé le : 5/2/2014 15:17
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Plume d'or Inscrit le: 6/7/2012 De: Auprès des nuages. Envois: 1925 |
Re: Histoire de Sindbad le Marin (Troisième voyage)
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