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     Histoire de Sindbad le Marin (Deuxième voyage)
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Expéditeur Conversation
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  3/2/2014 23:44
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Histoire de Sindbad le Marin (Deuxième voyage)






Histoire de Sindbad le marin (Prélude)
Histoire de Sindbad le marin (Premier voyage)


Deuxième voyage de Sindbad le marin


Le lendemain, quand les convives furent réunis,
Ils mangèrent et burent, et le repas fini,
Leur hôte généreux reprit la parole
Et leur dit : « Mes seigneurs, vous voir ici console
Ma solitude ; sachez que vous m’êtes tous chers.
Les hommes qui comme moi sont Ă©pris de la mer
Vous diront qu’elle devient leur deuxième demeure
Et maints d’entre eux y vivent et y meurent.
M’ennuyant fort vite d’une vie d’oisiveté,
J’errais dans la ville comme un homme tourmenté
Et, malgré les conseils et les avis sages,
Je méditais déjà mon deuxième voyage
En achetant force marchandises et maints biens.
Celui qui va Ă  la mer Ă  la mer revient,
Je l’ai dit. Avec un nouveau capitaine
Et des marins dont la droiture m’était certaine
Je quittai donc Bagdad, d’île en île allant.
A l’aventure les flots profonds nous appelant,
Nous fîmes de bons trocs, achetâmes et vendîmes.
Un jour, dans une île fort belle nous descendîmes,
L’endroit était aussi ravissant que désert ;
C’était une île où l’œil vagabond se perd
Et oĂą un soleil fort et exotique rayonne
Mais à notre surprise il n’y avait personne.
Dans les vertes prairies et le long des ruisseaux,
Nous allâmes prendre l’air près de notre vaisseau.
Je m’assis à l’abri de la lumière,
Sous un arbre épais, à côté d’une rivière,
Et fit un bon repas. BientĂ´t, un doux sommeil
S’empara de mes sens ; hélas ! à mon réveil
Je ne vis point, à l’ancre, le volage navire.
Malheur ! Je me levai. Avec douleur et ire
Je n’en vis que les voiles ; je criai, je courus,
Arrivé à la grève, il avait disparu.
Ô, blême désespoir ! Destin sans clémence !
Seul sur l’île, ma douleur était tellement immense
Que, comme un aliéné, je poussais d’affreux cris,
Me frappais la tĂŞte, me jetai par terre, surpris
Et épouvanté, l’âme noire et déchirée,
Je hurlai : « Ô, patrie ! Ô, famille adorée !
J’eusse mieux fait d’écouter, insensé ! Vos conseils !
Seul et abandonné et aux damnés pareil,
Me voilà oublié sur cette île sauvage
Et dont nul ne connaît le lointain rivage !
Que ne suis-je resté dans mon foyer béni !
Pour ma cupidité le Seigneur me punit !
Ne te verrai-je donc plus jamais, aimable ville ? »
Mais mes regrets Ă©taient sombres et inutiles
Et je priai Dieu, quand mon discours fut achevé,
De me pardonner mes erreurs et me sauver.

Comme le soir n’était pas encore très sombre,
Je montai, éperdu, au haut d’un grand arbre,
L’œil attentif, cherchant de tous côtés à voir
Quelque chose qui pût me donner de l’espoir.
Il n’y avait point de voiles dans la mer déserte
Et je n’en étais que plus sûr de ma perte.
Mais il y avait, assez loin, quelque chose de blanc
Que je ne distinguais point, de loin me semblant,
Sans que je n’en fusse sûr, un roc énorme.
Je m’approchai presque en tressaillant de cette forme ;
C’était une boule blanche d’une prodigieuse hauteur
Et fort douce au toucher, à l’aspect tentateur,
Et j’en cherchais en vain la moindre ouverture.
L’air s’obscurcit soudain par une créature
Dont je vis apparaître, surpris et frissonnant,
Les ailes qui me cachaient le soleil rayonnant
Déployées largement au-dessus de ma tête
Et remuant avec un bruit de tempĂŞte.
Je me souvins alors, quand j’étais dans les flots,
D’une fable racontée par les braves matelots
Au sujet d’un oiseau immense qu’ils appelèrent
Le Rokh, et dont, pendant un dîner, ils parlèrent
Comme d’un monstre pouvant faire couler un bateau
En agitant une aile, comparant aux couteaux
Ses griffes acérées et fort dangereuses.
Je souriais de leurs superstitions peureuses
Et en ce moment j’en sus la véracité.
Je vis venir l’oiseau plein de voracité
Et m’étais serré fort près de l’œuf, de sorte
Que je vis ses pieds de géant qui le portent,
Pareils à des troncs d’arbres. Je songeai un moment
Et avec mon turban m’attachai fermement
A son pied, espérant quitter cette île vide.
Je passai la nuit en cet Ă©tat, livide
Et tressaillant de froid, n’osant guère dormir,
À chaque bruit tâchant en vain de ne point frémir.
Cette nuit terrible me semblait Ă©ternelle
Et je maudissais mon âme criminelle
Dont les mauvais penchants me firent quitter les miens,
M’emmenant là où hormis la mort il n’y avait rien.
Rongé par le froid ou par un monstre féroce,
Je me préparais à un trépas atroce
Sur cette île déserte où mon destin m’appela,
Quand le Rokh aux lueurs de l’aube s’envola.

L’oiseau arriva à une vaste vallée
Qui était très profonde et par les monts voilée
De toutes parts, comme un funeste guet-apens.
Il donna du bec sur un prodigieux serpent
Et je déliai mon nœud à toute allure.
Sentant à la gorge et aux pieds maintes brûlures,
Je marchai lentement, regardant de toutes parts
Et ne voyant autour de moi que des hasards,
Hélas ! Par les montagnes de tous côtés fermée,
La vallée de diamants était toute parsemée
Et ils étaient plus gros que des rocs. Ébahi,
Je contemplais ces lieux de richesse envahis
Mais qui ne pouvaient me servir Ă  grand-chose,
Ressemblant aux captifs d’une prison morose
Pleine de serpents qui Ă  cause du Rokh, mon sauveur,
Se cachaient le jour et la nuit sortaient, rĂŞveurs.
Ces bĂŞtes immenses que je devinais capables
D’engloutir une horde d’hommes, étaient effroyables ;
Leurs sifflements Ă©taient pareils au grondement
Du tonnerre, mais ils se déplaçaient lourdement
Et je pouvais, grâce à Dieu, dans une grotte sombre
En attendant le jour me cacher dans l’ombre
Et en boucher l’entrée avec un gros diamant.
Pour ma témérité sans cesse me blâmant,
Je regrettais l’île qui était plus sûre,
OĂą je ne craignais point la faim et les morsures
Et où je n’avais point soif. Je ne dormis pas
Et le jour suivant je sortis, tremblant et las,
De ma grotte, quand les serpents se retirèrent.
Je vis tout à coup d’une montagne altière
Un morceau de viande à côté de moi choir
Puis un autre, et je crus entendre, sans les voir,
Un bruit d’hommes qui étaient en haut et qui semblaient
Rire et deviser, et qui vaguement me rappelaient
Un curieux récit que j’entendis une fois
Étonné et sans y attacher trop de foi
A propos de marchands qui lancent de la viande
Dans une vallée emplie de diamants, et attendent
Que les aigles, plus forts en ce pays qu’ailleurs,
Viennent et l’emportent, pour que de braves crieurs
Les obligent Ă  quitter leur nourriture
Et prennent les diamants plaqués à la pâture
Qu’ils allaient emporter à leurs frêles petits
Une fois l’aigle apeuré par leurs clairons parti.
L’espoir me revint de quitter ce fossé blême
Et une idée me vint en ce moment même.

Je pris d’abord les diamants les plus pesants
Qui Ă©taient les plus beaux et les plus imposants
Et les mis dans mon sac de provisions de bouche.
Je choisis ensuite, pareil aux bĂŞtes farouches
Et qui cherchent, affamées, une bonne proie à manger,
Le morceau de viande le plus long et léger
Et l’attachai autour de ma bourse et ma taille
Et je dis : « Ô, Dieu ! Les infortunes m’assaillent,
Tout ici-bas, hormis vous, est mon ennemi !
Écoutez un sombre marin et qui gémit !
De ne plus courir les mers vastes et traîtresses
Si vous me sauvez je vous fais la promesse ! »
Je priais de la sorte quand un aigle arriva
Et avec le morceau de viande m’enleva
Et me porta jusqu’au sommet de la montagne
Loin de cet Ă©trange et somptueux bagne.
Quand l’aigle effrayé fut par les crieurs chassé,
Un marchand de cueillir ses diamants fort pressé
Vint et eut peur de me voir dans cette posture
Puis, sans me demander par quelle aventure
Et par quel Ă©trange sort je me trouvais lĂ ,
En réclament ses chers biens il me querella.
« Vous serez, lui dis-je, plus clément sans doute
Quand vous saurez quelle singulière route
M’a conduit jusqu’ici ; et vous serez plus doux
Quand vous aurez vu les diamants que j’ai pour vous. »
Le marchand crut d’abord que c’était une ruse
Mais il me présenta ses plus flatteuses excuses
Quand il vit que je lui disais la vérité
Au sujet des diamants qu’il avait mérités.
Les marchands étonnés de ma sombre histoire
M’accueillirent, me donnèrent à manger et à boire
Et de mes présents furent honorés et contents.
Dans les montagnes nous restâmes quelque temps
Et après quelques jours ensemble nous gagnâmes
Le premier port, d’où sans peine nous passâmes
A l’île de Roha où croît l’arbre curieux
Dont on tire le camphre, et où des fauves mystérieux
Appelés rhinocéros, qui ont une seule corne
Et qui en les voyant vous sembleront mornes
Se battent, intrépides, avec les éléphants
Et deviennent aveugles bien qu’ils soient triomphants
A cause du sang de ces bĂŞtes et de leurs graisses
Qui leur coulent sur les yeux. Le Rokh s’empresse,
Aussitôt tombés par terre, de les enlever
Pour nourrir ses petits, prenant soin de laver
Sa proie en la plongeant dans une rivière.

Après avoir quitté cette île singulière
Et fait des aumônes aux veuves et aux démunis
Je revins à Bagdad. » Les convives réunis
Ecoutèrent ce récit avec grande surprise.
Le Sindbad se tut, car l’aventure promise
Etait finie. Et il donna cent sequins d’or
Au porteur, le priant de revenir encor
Pour qu’il lui racontât sa troisième errance
Le lendemain, avec douceur et déférence.




[A SUIVRE]


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•Mon blog de Poésie: http://soupirs-muse.blogspot.com/
•Mon recueil de poèmes en vers: "Les harmonies et les jours": http://www.edilivre.com/les-harmonies-et-les-jours.html
•Anciennement connu sous le nom de "Bennhy"

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