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     Histoire de Sindbad le Marin (Premier voyage)
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Expéditeur Conversation
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  2/2/2014 23:28
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Histoire de Sindbad le Marin (Premier voyage)






Histoire de Sindbad le marin (prélude)

Premier voyage de Sindbad le marin


Sindbad dit : « Ma famille me légua mille biens
Dont ma folle jeunesse qui riait ne fit rien
Et que je dissipai dans les débauches sombres.
Mon esprit était plus que la nuit plein d’ombre
Et je dépérissais sans le savoir lentement ;
Mais je revins enfin de mon aveuglement,
Je reconnus que les richesses gaspillées
Etaient éphémères et par le temps pillées,
Et, par la sagesse et les remords dompté,
Que nos jours ici-bas nous sont, hélas ! comptés.
Ne voulant point porter, malgré ma hardiesse,
Et de la pauvreté et de la vieillesse
Les ténébreux fardeaux, de ma conduite surpris,
De ma fortune je ramassai les débris
Et vendis à l’encan tous mes précieux meubles.
A de braves marchands qui paraissaient capables
De me conseiller, et qui négociaient en mer,
Cherchant un refuge Ă  mon esprit amer,
Je me liai ensuite. Jeune que les rĂŞves bercent,
Je résolus de faire comme eux du commerce ;
L’océan nous sembla calme comme le port
Et parut propice Ă  nos ambitieux efforts,
Par une nuit douce qu’éclairaient les étoiles
Nous priâmes Dieu et nous nous mîmes à la voile
Et prîmes la route des Indes par le golfe persan
Qui courtise l’Arabie bienheureuse en passant.
Incommodé par cette étrange maladie
Qu’on appelle mal de mer, et dont la perfidie
M’obligea à rester au lit et m’affaiblit,
Quand ma santé, des jours après, se rétablit
Je pus monter sur la coque et fus tranquille.
Pendant notre voyage nous visitâmes maintes îles
Et y échangeâmes nos marchandises. Un jour,
Nous vîmes une île où la mer suspendait son cours,
Petite et verte comme une douce prairie.
Par les vents et les froids nos âmes étaient aigries
Et nous voulions sur cette île nous reposer
Mais nul d’entre nous, tout seul, ne pouvait l’oser.
Le capitaine mit fin Ă  notre bavardage
Et permit de descendre à tout l’équipage.
Certains restèrent alors que moi je descendis
Et ne savais point que ce havre Ă©tait maudit.
Nous y mangeâmes, nous y bûmes, nous nous délassâmes
Des fatigues de la mer, et nous nous laissâmes
Bercer par les rivières et les oiseaux fort doux.

Nous faisant choir sur elle, l’île trembla tout à coup
Et nous donna une formidable secousse.
Ceux qui restèrent, venant à notre rescousse,
Nous crièrent de nous rembarquer promptement
Et de quitter l’île qui s’agitait sauvagement
Et était le dos d’une immense baleine.
Nos âmes d’horreur et de désespoir furent pleines,
Nous courions dans tous les sens sans nous rappeler
Dans ces moments d’angoisse par où il faut aller.
Les plus diligents de notre pâle troupe
Se sauvèrent dans la salutaire chaloupe,
Mais moi j’en étais loin, et je trouvai un peu
De bois qu’on apporta pour allumer du feu.
M’agrippant à une pièce, je hélai mes confères,
Mais nul n’entendit mes ardentes prières
Et le capitaine qui reçut sur son bord
Les gens de la chaloupe, croyant les autres morts,
Voulant profiter du vent frais et favorable,
Me laissa dans la mer incommensurable.

Resté à la merci des flots malencontreux,
Je luttais vainement, disputant contre eux
Ma vie, le reste du jour et la nuit suivante.
J’avais moins de force que d’épouvante
Et fermai les yeux, me préparant à mourir
Et priant Dieu de ne point me faire souffrir.
Une vague me jeta soudain contre une île,
Le rivage en Ă©tait haut et difficile,
Je m’accrochai à des racines d’arbres, il fit nuit,
Je m’étendis sur la terre et je m’évanouis
A demi mort, jusqu’à ce que parut l’aurore.
Faible et assoiffé et n’ayant pas encore
Mangé, je trouvai des herbes et une source d’eau.
Je mangeai et je bus en reposant mon dos
Contre le tronc d’un arbre à la douce écorce.
Je récupérai, peu à peu, toutes mes forces
Et m’avançai dans l’île en errant au hasard.
Dans une belle plaine oĂą je promenais mes regards
Je vis un grand cheval, tout blanc et superbe,
Qui, attaché à un piquet, mangeait l’herbe.
Sans que je susse pourquoi et ce que je cherchais,
Craintif en même temps que curieux, je m’approchai
De cette bĂŞte formidable et sereine
Et j’entendis comme une voix souterraine.
Un moment après, un homme parut, vint à moi
Et me demanda qui j’étais. De mes émois
Malgré ma peur, je lui fis le récit sincère.
Il me prit la main, et comme un sombre Ă©missaire
M’emmena dans une grotte. Ses semblables étaient là,
Surpris de me voir, nul d’entre eux ne me parla,
Mais mon guide leur fit signe de ne point se taire ;
Je mangeai quelques mets qu’ils me présentèrent
Et ils me dirent : « Parmi nous sois le bienvenu
Et sache que nous sommes, mystérieux inconnu,
Les loyaux palefreniers du roi Mihrage
Que tu iras voir si tu en as le courage.
Si tu Ă©tais venu ici un jour plus tard,
Tu aurais sans doute péri, étranger, car
Les habitations sont tellement lointaines
Que, sans guide, toutes tes recherches eussent été vaines. »
Le lendemain avec mes hôtes je m’en allai
A la capitale où mon destin m’appelait.
Je fus présenté au roi, homme puissant mais affable,
A qui je racontai toute ma sombre fable
Et qui me combla de mille présents divers
Car son cœur comme son palais m’étaient ouverts.

Comme j’étais marchand, je fis la connaissance
D’autres marchands, de mon pays de naissance
En cherchant pour savoir comment allait Bagdad
Et leur dire que j’étais marin s’appelant Sindbad.
Mais, malgré mes efforts, je restais sans nouvelles
De la douce patrie, et toujours loin d’elle.
Je ne désespérais point et était toutefois
Après avoir été sauvé empli de foi.
Je remarquai que la rĂŞveuse capitale
Etait située sur une route navale
Et que tous les jours des vaisseaux du monde entier
Y accostaient et qu’ils reprenaient leurs sentiers,
Et mon ambition n’en était que plus grande.
Je me liai aussi Ă  des savants des Indes
Et avec intérêt j’écoutais leurs discours.
Prenant soin de faire au bon roi Mihrage ma cour,
Je discutais avec les rois ses tributaires
Et ses gouverneurs ; tous éblouis par les mystères
De ma terre natale, me posaient mille questions
Sur nos mœurs et nos lois, et si nous étions
Un peuple pacifique ou Ă©pris des guerres,
Que je posais aussi sur leur antique terre.

Au roi appartenait, territoire vassal,
Une île mystérieuse du nom de Cassel
Et où l’on entendait, symphonie triomphale,
Toutes les nuits, disait-on, un son de timbales
En pensant que c’était le repaire enchanté
De maints monstres, par eux éternellement hanté.
Je voulus voir cette singulière merveille
Et je partis dès que l’aurore devint vermeille
A l’île où j’entendis bien le mystérieux son
Mais où n’y avait nul monstre. Je pus voir des poissons
Long de deux cents coudées, mais toujours pacifiques ;
L’île était reposante et tellement magnifique
Qu’elle me semblait un fief de martyr, au paradis.
Bien que je n’y visse nul homme, j’y entendis
De mille oiseaux divers les douces symphonies ;
Le ciel et la mer y Ă©taient en harmonie,
La mer toujours calme et le ciel toujours radieux,
Et j’y restai quelques jours bénis par Dieu.

Un jour au port, je vis des marchands descendre,
Et surpris et rĂŞveur, il me semblait entendre
Ces voyageurs parler mon dialecte heureux.
Tremblant comme si j’allais commettre un crime affreux,
Je m’approchai d’eux. Ils profitaient de la brise
Et avaient déchargé toutes leurs marchandises,
Mangeant et buvant, dans l’ombre se reposant
Et du voyage et des affaires devisant.
Je vis des ballots que les marins mirent Ă  terre
Sur lesquels les noms de leurs propriétaires
Etaient écrits. Surpris, j’y lus aussi le mien.
Quand on vous croit mort, nul de vous ne se souvient,
Quand pour lui en parler, j’allai au capitaine
Que je reconnus, il me dit, la mine hautaine :
« Mais qui êtes-vous ? Vous n’êtes qu’un imposteur !
Sindbad est mort devant mes yeux, sombre menteur !
Oser voler un mort ! Dans quel monde nous sommes !
Dieu ! N’y a-t-il plus de bonne foi parmi les hommes ?
Il est vrai que je ne suis qu’un faible vieillard
Mais ces hommes que voici sont de puissants gaillards
Et vous corrigeront si c’est nécessaire. »
Je lui jurai mille fois que j’étais sincère
Mais il ne me crut point. A ce mĂŞme moment,
Des marchands vinrent et me reconnurent rapidement ;
Contents de me voir, ils me complimentèrent
Et, pleins d’admiration pour moi, écoutèrent
De mes aventures le bien étrange récit.
Le bon capitaine m’écouta lui aussi
Et me reconnaissant, joyeux comme un père,
Il m’embrassa et me dit : « A un vieux hère
Pardonne, mon fils, son horrible entĂŞtement.
Tu n’es point mort ! Dieu du ciel ! Au débarquement,
J’allais vendre tes biens et chercher tes proches
Pour leur donner l’argent. Je mérite tes reproches
Et te conjure d’être clément. Tu reprendras
Tes biens, et en feras ce que ton cœur voudra.
Que Dieu, qui t’a sauvé de la mort, te garde
Et qu’il soit loué, lui qui au ciel nous regarde. »
Je remerciai le vieil homme pour sa probité
Et il refusa mes présents avec bonté.
Au roi Mihrage, pour montrer ma gratitude,
J’offris maints biens précieux qu’avec mansuétude
Il accepta, m’offrant des biens plus somptueux
Et me demandant, sans paraître impétueux,
OĂą je les avais pris. Sa joie Ă©tait grande
Quand il le sut, et il me fit plus d’offrandes
En me souhaitant bon départ et bon retour.
Avant de m’en aller, j’employai tout le jour
A Ă©changer mes biens contre ceux des Indes,
Et j’emportai de cette douce partie du monde
Du poivre, du gingembre, du bon bois de santal,
De la muscade, du camphre, Ă  mon pays natal,
Et maintes autres choses rares et délicates.
Nous partîmes. La mer était belle et plate
Et nous abordâmes enfin à Bassora
Où ma famille que le chagrin dévora,
Me croyant mort car je ne pus lui Ă©crire,
Avec des transports que je ne puis vous dire
Me reçut, étonnée de me revoir vivant.
Je devins très riche et j’achetai, les jours suivants,
Une maison, de belles terres et des esclaves.
J’oubliais la mer et ses marins braves
Et résolus, après avoir ainsi souffert,
De jouir des plaisirs que la vie m’avait offerts. »

Sindbad interrompant son Ă©trange histoire,
On continua de manger et de boire
Jusqu’à la tombée de la nuit. Quand l’heure vint
De se retirer, au porteur cherchant en vain
La sortie, le marin touché par sa misère
Donna cent sequins et lui dit : « Revenez, frère,
Si tel est votre vœu, je vous raconterai demain
Mon deuxième voyage. Vous connaissez le chemin,
N’est-ce pas ? Cette maison à nul n’est inconnue,
Demain soir, j’attendrai moi-même votre venue. »





[A SUIVRE]

encrenoire
Envoyé le :  2/2/2014 23:35
Plume de platine
Inscrit le: 11/6/2013
De: Nord
Envois: 2868
Re: Histoire de Sindbad le Marin (Premier voyage)
tout simplement impressionné
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  3/2/2014 22:18
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Re: Histoire de Sindbad le Marin (Premier voyage)
Merci encrenoire, ravi que ça vous plaise
Moume
Envoyé le :  6/2/2014 9:49
Plume de diamant
Inscrit le: 11/9/2007
De: Entre Vienne et Clain...
Envois: 11120
Re: Histoire de Sindbad le Marin (Premier voyage)



Un travail impressionnant de versification...Je reviendrai te lire car il faut du temps pour apprécier..

Merci de ton commentaire sur mon poème : « Dans ce regard perdu »


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MON BLOG:
http://marie-aupaysdesimagesetdesmots.blogspot.fr/

reda-k
Envoyé le :  7/2/2014 9:31
Plume de platine
Inscrit le: 1/12/2013
De:
Envois: 2040
Re: Histoire de Sindbad le Marin (Premier voyage)
Tout y est dans ce magnifique prélude que nous offre une plume en toute délicatesse et en toute finesse, un condensé de toutes les couleurs de la vie reflétées par ce mystérieux personnage dont la le conte si merveilleusement poétisé se laisse agréablement lire. J’ai lu avec admiration la première partie de ces fabuleux voyages, et je ne peux résister à l’envie de lire également les autres.
Bravo et merci poète.
Yosri l'Enchanteur
Envoyé le :  7/2/2014 11:40
Plume d'or
Inscrit le: 5/3/2008
De: Tunisie
Envois: 1238
Re: Histoire de Sindbad le Marin (Premier voyage)
Moume et Reda-k merci pour vos commentaires, c'est encourageant


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•Mon blog de Poésie: http://soupirs-muse.blogspot.com/
•Mon recueil de poèmes en vers: "Les harmonies et les jours": http://www.edilivre.com/les-harmonies-et-les-jours.html
•Anciennement connu sous le nom de "Bennhy"

yoledelatole4
Envoyé le :  7/2/2014 12:50
Modérateur
Inscrit le: 15/3/2010
De: lĂ  oĂą personne ne revient ....
Envois: 32027
Re: Histoire de Sindbad le Marin (Premier voyage)
Impréssionnant ouvrage
Amicalement
Yohann


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la nostalgie est un bouquet de fleurs enfoui au fond de votre coeur ,
qui vous embaume quand remontent les souvenirs du bonheur ,
yohann

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