L’adieu à Serge
Je n’ai pas connu cet inconnu artiste,
Ce chevronné timide de la vie si triste,
Il est parti sans me connaître,
Le sourire au bout des lèvres,
Est-il parti de son plein gré ?
Où juste un destin fortuit poussé au gré des vents ?
Il avait de l’abondance dans le geste,
Des murs décrépis qu’il façonnait du reste,
Il est là haut, parti sans adieu,
Songeant à la petite sœur qu’il couvait de ses dires,
Je la vois abandonnée , la larme facile,
Un beau coquelicot qui rougissait pour tout soupir,
La petite sœur n’avait de larmes qu’un doux sourire,
D'être là sans force, abattu de trop souffrir,
Ses murmures se mêlent au matin de cet hiver,
Qu’elle croyait pour elle le plus chaud et le plus fidèle,
Mais voila qu’infidèle, il devint son chagrin éternel,
Il était là le Serge ce petit frère, un solitaire, un beau crâneur,
Me contait-elle nos nuits sans sommeil,
Je le voyais, venant, les mots pleins de merveilles,
Mais hélas, il en fut autrement, une nuit sans étoile,
Il partit rejoindre les nuages, conquérir le ciel,
Serge vivait si seul et pour compagnon un petit chien,
Il n’avait de choix que sa solitude, délaissé et sans lien,
Et quand le téléphone sonne, se mêlant au chat des voisins qui ronronne,
On se disait qui l’a appelé où c’est juste son chien qui jappait,
Tout se confond en ce jour si triste,
Mes mots, ma mémoire s’en vont vers la mélancolie,
Tu aurais pu me connaître devenir un ami,
Ni moi ni petite sœur n’eûmes ce plaisir infini,
Je n’aurai que ma cigarette pour souvenir,
Une fumée pour tout plaisir,
Me souvenir c'est mieux que de te savoir nous fuir,
A bientôt Serge.

la cigarette et un écrit