L’aurore a revêtu son aube de rosée
Rio sommeille encore dans son or majuscule
Une brume bleutée doucement s’est posée
Les palmes des cocotiers à mes paupières ondulent
Les dieux me font escorte dans les rues ténébreuses
Des favelas secrètes où la lune me surveille
Les espoirs s’envolent dans la chaleur des nébuleuses
Le sentier se devine en suivant les bouteilles
Vides qui jonchent le sol gras de pluie et de misère.
Ô langueur, Rio de Janeiro, préserve ses mystères
Le souffle chaud du vent répand moiteur en miettes
Patients, sur un tas d’immondices des urubus quêtent.
La ville semble morte et mes pas dans la glaise
Se perdent sur la route d’un petit cimetière
Aux tombes grises qu’un soleil matinal apaise
Puis midi me surprend dans la ville éminence
Me jette un sortilège aux charmes planétaires
Ville de légendes indomptée par les humains
Tes berges ondoyantes appellent mes errances
Sur des chemins de terre, ocres, verts, incertains.
Pain de sucre luisant que le soleil éclaire
Au loin le Rédempteur signe mon espérance
Je sais tous les Eden et les Eldorado
Qu’un beau soleil d’orage très lentement m’éveille
Que ce Christ bras en croix c’est le Corcovado
Que j'étais au Brésil, à Rio sans pareille.
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"Ce qui a le moins vieilli en moi c'est ma jeunesse"...Et il escaladait l'échelle appuyée à rien pour aller marier une girouette au vent