Nuit d’orage
Je suis triste sans savoir pourquoi,
J’ai du vague à l’âme qui monte en moi,
Un mélodrame qui me ronge l’esprit,
Encore l’envie de recommencer ma vie.
Cette nuit l’orage frappe aux carreaux,
Moi je lui ouvre avec l’espoir d’un ami,
Tout comme moi il est instable, aigri,
Sombre et violent, à la fois mystérieux.
Nous passons une partie de la nuit à bavarder,
Je sais bien que c’est impossible, cependant,
Cet amas de nuages noirs, de rages gorgées,
M’aide et me réconforte l’espace d’un instant.
Nous entonnons un jeu de rôle et de mime,
On essaie de faire deviner un personnage,
Ah orage ! Que ta venue égaie mon paysage,
Que ta présence embellie mes pâles déprimes.
Rien que tout les deux en tête à tête,
Même si tu n’aimes points les bougies,
Je t’offre un verre ou une cigarette,
Tu m’offre ton baume contre ma nostalgie.
Puis vient le matin dans le lointain,
Le soleil déjà remonte sur son trône,
Il est l’heure de rejoindre les tiens,
Moi je vais rêver d’un autre cyclone.
J’étais triste sans savoir pourquoi,
Je suis heureux sans le savoir non plus,
Une nuit magique, tellement imprévue,
Et mon vague à l’âme s’en fut de mes bras.
A présent la chaleur est omniprésente,
Le café doucement embrume la charpente,
Dans le couloir les chats doux, fainéantes,
Et dans la cuisine la tortue s’impatiente.
L.P