L’HORTENSIA DE DAMAS
Son école, éventrée par un vilain obus,
Est vidée puis vite occupée par des milices,
Des vassaux moustachus, maîtres de supplices,
Ils y stockent leurs armes pour tous les abus…
Yasmin fuit l’école et la ville et s’échoue,
Avec sa famille, sur la rive d’un camp
Où les misères l’attendent en file et rang,
Simple, soit-il, le mot s’altère en vertuchou.
Son père, ayant laissé sa face à la frontière,
La laisse en pâture aux gourous de la luxure,
Friands de la bonne chair, Ã tendre texture,
Dévouée pour sa fratrie, elle se vend, entière.
Les nababs, ‘au membre mou’*, en mal de plaisir,
Raffolent de toute fleur aux pétales serrés,
L’un d’eux se l’offre pour ses désirs déterrés,
Mais rien à faire, sa bave l’accule à gésir.
Il se gave alors de mets bien aphrodisiaques
Pour pénétrer la fleur dans les pleurs et le sang,
Mais juste avant d’atteindre le point culminant,
Son cœur lâche… ! Adieu plaisir et vie orgiaque !