QUAND MISS PARKINSON ET ALZHEIMER S’INVITENT CHEZ VOUS
Pourquoi le malheur afflige les petites gens ?
Qui toute leur vie, ont tant et tant prié,
Mis Parkinson est passée par hasard, insidieusement.
Comment vous dire ce que je ressens ?
Lorsque je m’occupe de maman,
Au fil du temps, nos rôles se sont inversés…
A vous mes filles, comment vous transcrire la peine,
Que j’ai, lorsque toutes petites intentions restent vaines,
Elle me regarde avec ses yeux bleus tout délavés,
Lessivés de toutes présences intérieures,
Pour elle, la vie à petit feu, se meurt.
Même ses amies, ses sœurs se sont détournées d’elle,
Dans leurs regards gênés, elles ont pris peur,
Elles ne supportent plus, disent-elles de la voir devenir ainsi.
Cette maladie nous laisse sans espoir,
Il n’y a pas de remèdes pour freiner l’évolution,
Ce dont on est certain, c’est que nul n’en guérit.
Cette maladie terrifiante est le sida d’aujourd’hui,
On ose la nommer, on évite le contact,
Pas de préservatifs ni de vaccins,
Pour se prémunir d’un cerveau malade.
Elle a tellement de vent dans son crâne,
Qu’elle en a oublié tous les sentiments,
Pourtant elle me tend les bras, sans dire un mot,
Et je lui tiens les mains,
La maladie grignote sa mémoire,
Même boire et manger lui semble dérisoire,
Elle a mis sa vie sur pause, un matin,
Elle a même oublié qu’elle a été mariée…
Je suis au bord du naufrage,
Et mon cœur est en pleine révolution,
Même si elle me regarde avec l’éclat froid du laser,
Par amour, je ne cesse de m’occuper d’elle.
Pourtant un jour, maman m’avait zappée,
Engloutie dans la brume épaisse de son esprit,
Comment accepter qu’elle ne me reconnaisse plus,
Moi, sa fille que je croyais aimée…
Peut-être me reproche-t-elle,
De ne pas l’avoir suivie dans sa folie ?
Comment faire avec celle qui est là ?
Sans être là , elle ne s’en soucie guère,
De toutes ces nuits de solitude, où mon cœur saigne,
De se sentir si petite est si démunie devant cette galère.
Dîtes-moi si on peut faire le deuil d’un être vivant ?
Devant sa lente disparition de sa conscience,
Je ressens de moins en moins, la légitimité de ma présence,
Même si l’espoir perd de sa fraîcheur, et se racornit,
Je garde l’espérance de la voir s’envoler,
Avec ma main dans la sienne, sans faire de bruit…
Tous les malheurs du monde