A un train d’enfer.
A un train d’enfer.
A un train d’enfer
La vie passe mon frère
Hommes nimbus, tombés des cumulus,
Nous ne savons que faire
Pour suivre notre destinée…
Puisqu’il faut avancer ou crever,
Sauter sur le bon marchepied
Saisir les opportunités
La voie d’un hypothétique succès
Sans voir, sans savoir
Si on peut y arriver.
.
Puisqu’il faut aborder des déserts
Loin, si loin, tellement loin
Creuser des puits pétrolifères
Ou se perdre corps et biens en mer,
Oublier la tendresse- océan
Et notre Père – firmament…
Puisque la misère nous affronte
Telle maladie honteuse qu’il faut cacher
Il faut recoudre l’aisance aux oripeaux
Sous un ciel trop lourd livré aux corbeaux,
Et voir passant
L’épouvantail en sanglots.
Puisque l’âme dépourvue nie tout Salut
Abandonne la prière des grâces :
Trop tourmentée par une vraie faim de loup
Et puis sa haine. Et le dépit qui l’égare.
N’oublie pas qu il passe vite
Ce voyage sans retour.
Puisqu’il nous faut regarder par la fenêtre
La beauté qui suscite les regrets
Ces havres de paix et d’opulence
Ces couleurs qui signent l’abondance
Ces clochers d’églises cadenassées
Puisqu’il faut s’extasier…
Avec bienveillance, ignorer l’indigence,
Comme ces troupeaux devant les trains qui passent.
La vie passe mon frère
A un train d’enfer.
Pierre WATTEBLED- le 17 octobre 2013.
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