A VICTORIA
C'était un bel après-midi d'un automne à peine commencé sur la Cité Ardente. Une avenue assez large. Quelques maisons anciennes précèdent le bistrot du coin. Une circulation où l'on voit plus de voitures que de personnes !!!
Nous parquons l'auto. Sur le seuil de sa maison, juste à côté du petit café où nous irons siroter un thé ou une eau, une très très vieille dame se tient debout, nous sourit, tout en nous donnant quelque conseil quant à l'emplacement correct du véhicule.
Quelques mots sont échangés. Elle dit n'avoir plus beaucoup de mémoire,mais j'arrive à comprendre qu'elle est italienne, et venue à Liège vers l'âge de 25 ans. Elle est maintenant seule... ils sont tous morts... La mélancolie l'habite, avec ses quatre-vingt huit printemps.
Nous allons nous installer à la terrasse d'à côté, profitant de la douceur de l'air, de la lumière de ce seize heures. Et je la regarde. . Mais qu'elle est belle, toujours droite, l’œil vif et doux. Elle qui vient de nous dire qu'elle ne supporte plus le soleil, ne semble pas le refuser ainsi, à rester debout sur son seuil, à regarder passer la vie...
Et quand nous partirons, après que l'homme qui m'accompagne soit allé lui offrir une grappe de raisins en échange de son prénom, un long regard nous suivra, un regard souriant, souriant... Un regard d'amour...
Anne DE MAY
13octobre 2013
Un petit poème suivra cette courte nouvelle (réelle) sans doute demain
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Charlie Chaplin
