Un vent léger fait bruisser les feuillages
Aux couleurs cuivrées et chatoyantes,
Les cygnes nonchalants tracent un sillage
Sur le fleuve aux eaux changeantes.
Le ciel cendreux a le soleil caché
Les gouttes de pluie font des ronds dans l’eau.
Hélas ! Pour longtemps est parti l’été
Alors que la nuit tombe bien plus tôt.
Les jours, en effet, se font plus courts
Et l’air que l’on respire, bien plus frais
Mais la palette des couleurs tout autour
Invite à la beauté et à la magie vraie.
Partout se prépare le grand sommeil.
L’étang presque désert et silencieux
N’a plus ses oiseaux, partis vers des lieux
Où leurs petits pourront voir le soleil.
Quelques grenouilles s’attardent encore
Grappillant le moindre rai de lumière
Qui, rasante, poudre le paysage de ses ors ;
Ainsi s’embrase la grande roselière.
Dans les prés où les vaches paissent encore
Le colchique bleu pousse ses corolles,
Les derniers champignons viennent éclore
Et dansent une dernière barcarolle.
Enfin un beau matin le gel arrive
Signant la venue d’un hiver précoce.
L’étang s’est endormi et sur ses rives
Passe l’éclair roux du lapin véloce.
Le matin frisquet couvre tout de rosée,
Le pâle soleil du matin fait tout scintiller.
On devine que par là sont passées les fées
Pour parer le paysage des premières gelées.
Et quand la nuit arrive dans un ciel très clair
Les animaux se terrent bien vite dans leur gîte.
Dans les yeux des enfants passent des éclairs ;
Noël c’est pour bientôt ! Leurs esprits s’agitent.
Maribel & Daniel
© novembre 05
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)