PAYSAGE
Ouverture, béance qui vous prend dans l’étonnement, le mystère. La roche rouge, ocrée sous un soleil levant, érodée par le temps, dessine un passage en tunnel vers un je ne sais quoi… Est-ce la mer profonde dans sa mouvance, dans la paix charnelle de l’alliance de l’eau et de la pierre?… Est-ce une terre plus noire, où se dressent des monts, des formes insolites?…
Vraiment, je ne sais quoi. La surprise m’enchante : caverne ensoleillée, au goût de sel et d’ambre, aux rives d’un éther où le Sphinx se profile, majestueux et fier.
Je reste immobile. Soumise à ce moment béni, aux couleurs de ciel, aux couleurs d’Egypte… Le souvenir inquiet, la vague folle et la boule qui envahissait ma gorge dans les instants « d’avant », s’évaporent dans la lumière orangée et violette. Je me fonds dans le plaisir le plus pur d’une beauté crachée là , sur une terre brûlée. Je suis anéantie… Dans un néant profond, riche, évanescent et terrestre. Plus rien ne compte. Plus rien n’existe, que cela. Je suis prise, adorante, lourde et légère en mon éternité. Je suis retournée, dans une conversion suprême, instantanée.
Anne DE MAY
16 septembre 2003
Ecrit dans un atelier d'Ă©criture sur base d'une photo
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