J’ai entrouvert mes yeux après un long sommeil
A claire-voie, aux persiennes le jour ressuscitait ;
Je sortis de ma gangue : rien n’était plus pareil
Rempli d’espérance mon cœur se mit à chanter.
Une de ces mélodies qui viennent de l’enfance
Celles qui présidèrent nos tout premiers pas
Quand notre confiance supplantait la méfiance
Et dont l’allégresse nous retrouve parfois.
Quand j’ouvris mes volets, le soleil, sur les toits,
Tricotait un éblouissant châle de plumes
Avant que l’automne vînt engourdir ses doigts
Sur les chemins d’octobre qu’envahiraient les brumes.
Le ciel entretenait toujours l’illusion de l’été,
Quand les arbres exhibaient sans pudeur leurs moignons ;
Un vol d’oies sauvages gagnant d’autres contrées
Transperça la vive pâleur de l’horizon.
J’ai ouvert grand mes yeux pour rester en éveil
Afin de retenir tant qu’il serait possible
Ces instants de beauté à nuls autres pareils
Qui conduisent toujours vers l’inaccessible.
Pierre WATTEBLED- le 18 septembre 2013.
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