Lorsqu'il rentra du travail j'ai su que ce n'était pas lui.
Peut-être l'ai-je su la veille, lors d'une énième dispute, mais là, j'en étais sur.
L'homme qui venait d'entrer chez moi sans un mot, n'était pas mon mari.

Il lui était pourtant semblable en tout.
Le même physique, la même voix, la même façon de se tenir.
En même tant il ne lui était égale en rien.

Cet étranger, n'ouvrait la bouche que pour me fouetter de reproches cinglants.
Il ne me regardait que pour me geler de son dédain.
Il ne me souriait que pour montrer combien il était satisfait de m'avoir atteint.

Mon mari, lui, me disait combien il était heureux de m'avoir quand ça allait,
Il disait lors des disputes, comme il ne voulait pas vivre mal.
Il me regardait avec amour, avec envie, comme si j'étais ce qu'il avait de plus précieux sur terre.

L'étranger cherchait la moindre faille pour me blesser,
Et il prenais plaisir à me voir me noyer dans les explications, la colère et la douleur.
Il s’installait dans ma maison, mangeait mon repas et dormait dans mon lit.

J'avais peur, je guettais son arrivé, je changeais de pièce quand il était là.
Je craignais de le voir se transformer en un monstre, impossible à contrôler, qui voudrais ma perte.
Je ne savais que faire, comment chasser cet étranger et faire revenir mon mari.

Je restais là, dans l'attente d'un changement ou d'un miracle.
J'attendais que cette homme qui apparaissait de plus en plus après une grosse dispute,
Que cet étranger qui me devenait de plus en plus familier,
Disparaisse à nouveau, laissant revenir pour de bon l'homme que j'aime.