Au bar des cœurs perdus avec l’ami Verlaine
Afin de fuir le noir, rater le dernier train
Je lampe quelques vers, rimes sans lendemain
Je braille sur les mots, poète en quarantaine
Je parcours vacillant le vide du trottoir
Lorsque la ville dort dans les bras de Morphée
Je marche avec mon rêve et l’âme naufragée
Pareil à cet enfant sanglotant au dortoir.
Une fleur de bitume à l’allure avenante
Travailleuse du soir, propose ses appas
Moi je cherche une muse en faisant les cent pas
Car mon pied est boiteux, ma rime chancelante !
Je décline son offre affirmant qu’un rondeau
Me donne du plaisir bien plus qu’elle imagine
Sans rancune elle dit : je ne suis pas chagrine
Je voulais simplement dégorger ton poireau !
Ma tête bat le rythme, enfante la mesure
Malhabiles mes doigts agitent le crayon
Aux pages du carnet, je note le brouillon
D’un quatrain qui s’écrit au sang de ma blessure
Je croise des agents qui voient mon air chagrin
Il est très tard monsieur, vous cherchez votre route ?
Comment leur expliquer que ma vie est déroute,
Que mon poème espère un bel alexandrin ?
Lors dès potron-minet, je ramène Verlaine
Dans la tombe où le jour il repose peinard
Tandis que je rejoins le bruit du boulevard
Et tous ces gens pressés de la ville inhumaine.
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villerme.jeanpaul@neuf.fr
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