à Chantal
J’avais crié « je t’aime »
D’une voix d’amitié
A tous les coins de rues,
J’avais en moi ton rire
Qui toujours s’en venait,
A présent où es-tu ?!
Il faut que les silences
Tapissent là les nues
Pour que quelques soleils
Me réchauffent le cœur…
Il y a les instants
Tournés comme les pages
Du livre des antan,
Quand à la fleur de l’âge
Nous avions le cœur gai,
Encor tout plein de sang;
Il y a par ces rues
Des femmes qui te ressemblent,
Mon regard un instant
Voit mes paupières qui tremblent,
La larme n’est pas loin,
Je la sens qui se rue,
Je la sens qui se mue
En un petit hoquet
Qui bien vite se change
En quelque bruit de gorge
Aux sanglots étouffés…
A présent, tu es partie,
Emportant cette rose,
A la manière d’un cœur
Que de ma main tremblante
En ce jour j’ai jeté
Au fond du précipice
Dans lequel tu reposes,
Toi le beau sacrifice
A une Mort qui ose
Se glisser entre nous
Par un matin d’Avril…
Ai-je dit un « je t’aime »
Dans une poignée de jour,
Une poignée de lumière
Jetée là dans les ombres
De ce gouffre éternel ?
Comme le chagrin est lourd !
Les souvenirs font mal,
Toujours,
CHANTAL…
Jacques Hiers
Texte déposé. Tous droits réservés.
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