Surtout n’écoutez pas les voix,
Dans la brume monter,
A la lisière des bois,
Où dans les champs noyés.
Méfiez vous des notes sibyllines,
Que d’invisibles babines,
Chantent avec émois,
Ce sont les esprits d’autrefois.
Lesquels après minuit se morfondent,
En une plainte qui les inonde,
Ne sachant cautériser,
Leurs profondes et béantes plaies.
Passez votre chemin les oreilles bouchées,
Non loin des maisons hantées,
Éloignez vous précipitamment,
Vous échapperez à bien des tourments.
Ne veillez jamais plus de deux fois,
Dans un cimetière par temps froid,
Ou la goule viendra vous embrasser,
Et littéralement, ronger vos gosiers.
Prudence, voyageur des marais,
De ne pas confondre les belles Héléades,
Au feux follets vous prenant en embuscades,
Qui auront tôt fait, de la marne, vous enliser.
Est-ce le vent, qui hurle, en s’engouffrant ?
Une banshee, ou un crane sanguinolent ?
La mort est sans doute à vos trousses,
Sourire grinçant, prête à remplir sa housse.
Et tout ce noir, ce vide immergeant,
Havre de toutes ces âmes rampantes,
Des cloportes infâmes vous suivant ?
Le sang se glace, c’est l’épouvante.
Murmures, bruissement, autour du lit ?
L’on gratte sous vos penderies ?
Les draps se rétractent,
Voici le dernier acte,
Se frayant la nuit, Ã vos chambres,
Arrachant frénétiquement vos membres,
En méticuleux fantômes,
Ils daigneront aucun atomes !
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Il n'y a pas d'amour, pas de douleur, pas de jours heureux et de malheur sans vie.