Coulée d'encre ...
Du ruisseau de mes veines je connais le courant,
Et me voilà mouillant en pieds nus ma déveine
Se distinguant Ă peine de ces ondes chantant,
Emotions surgissant telle une eau de fontaine.
Ma fontaine, mon antre, eau pure du violent,
Se buvant au torrent ignoré de la haine
Où d’actes agressés se noie au fil du temps
Le flot d’herbes peignant chevelure de traîne.
Un sourire, ah oui ! Serait-il de grimaces ?
Il se perd de traces d’une fugue son ire
Désuet d’une mine qui de gomme s’efface
Et coulant Ă sa place une larme de cire.
Je laisserai au vent ce qu’il reste d’un rire,
Il choisira l’élan qu’il lui faudra porter
D’étoiles scintillant sous la voûte lactée
Crépuscule dormant où l’aube se respire.
D’être, nous fûmes tant, ignorés des moments,
En fenĂŞtres ouvertes et pages Ă traduire
Qu’importe à sa quête ce que Vers inspire
Il Ă©pouse la Rime en des noces diamant.
Je vois au grand soleil, tout ce qui d’un rayon
En lumière s’éveille, retenant mes poignées,
Demi-cercle corps nu, arc en ciel horizon,
Retenu par la terre d’une liane à mes pieds.
D’Anges, doigts d’encres, tremblotant en coupole
Se glissant de douceur et de soie effleurés
Nonchalance de mots frissonnant à l’épaule
De l’ogive croisée au blason qu’elle revêt.
L’air batifole à l’effet des lucioles
Qui de peur se cherchent, privées de liberté,
Mais riant aux pensées de leur âme qui volent
Sommeille en mon cœur leur esprit de pensées.
Envolez-moi plus loin que les portes fermées,
J’ai déposé en ciel sur d’humides nuages
Les barreaux d’une échelle, robe longue habillée,
Où de rêves en ailes de beauté je voyage.
Sonneurs, sonneurs encore carillonnez !
Que résonne l’écho à l’or de vos cordes
Quand tout ce qui de voix et poèmes s’accordent
Et que le temps bénit l’astre qui en jouait.
L’averse pleurera dans ma contrée lointaine,
Mais rien ne dévira le courant du ruisseau,
Promenant filet d’eau qui se hâte sans peine,
Poussée par la fontaine où se baigne un roseau.
Plus haut, sur la colline, les brumes d’un château,
Tremblent en regards de bougies qu’illuminent
L’intense de la nuit qui docile sublime
Sons de harpe accordés frémissant au drapeau.
Suis-je d’ailleurs ici
Où l’ « ici » d’un ailleurs ?
A/AĂŻna
Août 2013
A BientĂ´t.