"Comment as-tu traversé l'infranchissable mer?"
( "Hypérion" de John Keats )


Non je n'ai rien volé
Sinon quelques regards
Dérobés sur le tard
Tous empreints de rosée
Quand le bonjour timide
Sur sa joue candide
Révélait les baisers
De mes rêves passés.

Non je n'ai pas tué
Mes espérances belles
De mots entrechoqués
Comme font aux margelles
Les eaux dégoulinées
Incendiées de soleil
Dans le brasier d'été
Dans ses bras en corbeille.

Si j'ai menti peut-être
Ce ne fut que démence
Dans un monde sans êtres
Qui brisait la cadence
De tous mes mots ailés
Les rejetant sans cesse
Pour n'être pas censés
Pour n'être que tendresse.