L’ŒILLET AVORTÉ
L’œillet fut planté avec soin dans le jardin,
Parmi chiendent, chardon des champs et liseron,
La jeune pousse combattit les pucerons
Puis évita les scélérats et les gredins.
Son bouton floral commença à s’empourprer
Et ses feuilles aigües bleues ceignirent sa tige,
Il se garda des entraves et des litiges
Pour être à la grâce et la fragrance tout prêt.
Mais, un jour, un garnement laid et méchant
Payé pour étouffer tout bel effluve et chant
De ce jardin qu’on voulait laisser terre de brousse.
Le fripon écrasa alors la jolie fleur
Pour tenir sa promesse de vilain tueur,
Mais l’œillet se remit debout, défiant la frousse !