Mi triste mi chagrin
Le vent venu, de la mer du nord
Souffle au plus fort, de Beaufort
Sur la place de l’église
Qui fait, grise mine
Maigrelets, les bourgeons des marronniers
Se sont trompés de saison
Le coq du clocher, se cache sans peine
Dans le brouillard, épais comme un buvard
Mi triste mi chagrin
Je promène mon ennui
Au cœur de ce jour, de nuit
Derrière ses vitres embuées
Le patron du bistrot
Un torchon à carreaux sur l’épaule
Attend ses âmes, hors d’âge
Dans le troquet désuet
Flotte une odeur, de café chaud
De calva et de tabac froid
Une odeur de silence
Mi triste mi chagrin
Je promène mon ennui
Au cœur de ce jour, de nuit
Le vent venu, de la mer du nord
Souffle au plus fort, de Beaufort
Une sonnette aigrelette
Alerte l’épicière
Dans la boutique sans vie
Flotte une odeur, d’humidité
Et de pipi de chat
Une odeur de vieillesse
Mi triste mi chagrin
Je promène mon ennui
Au cœur de ce jour de nuit
Dans la cour de l’école
Depuis longtemps, vide de ses enfants
Quelques tourbillons de poussière
Jouent à la marelle
Dans la classe déserte, les pupitres
Avec nostalgie, se souviennent encore
Des pleurs et des rires
Se souviennent encore, des récitations
Mi triste mi chagrin
Je promène mon ennui
Au cœur de ce jour, de nuit
Le vent venu, de la mer du nord
Souffle au plus fort, de Beaufort
Mi triste mi chagrin
Sur les chemins, sans lendemain…
Kernanet
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D'une succession de mots naissent des phrases qui font des histoires de tout et de rien....
"Alain"