Même après ma mort ; même dans mon cercueil ;
Et même quand on me descendra six pieds sous terre,
La faucheuse qui m’a emporté ne me fera pas taire.

De mes devanciers, j’anticiperai le mauvais accueil,
Mais ils ne m’empêcheront pas de crier ton prénom.

Je ne me contenterai pas de demeurer chagrin et grognon.
Je crierai que je t’avais aimée car tu étais adorablement belle
Et que tu ne m’avais jamais rendu heureux car tu étais cruelle.

Je crierai aussi combien je regrette de passer de vie à trépas.
Je voudrais que tu me pardonnes de ne plus pouvoir t’admirer.
Je voudrais que tu saches que lorsque la Parque m’enveloppa
Au moment où j’agonisais en sentant mon cœur se déchirer,
Ma pensée ultime et attendrie s’en était allée vers toi
Sans la certitude ni l’espoir d’une récompense éventuelle.

J’aurais voulu te saluer avant de quitter ce monde cruel,
Mais comment demeurer galant, prévenant et courtois
Quand un souffle sépulcral supplante celui de la vie . . .

Après avoir choisi sa victime, la mort frappe sans préavis,
Plongeant les proches du défunt dans des affres perpétuels.

Dans le paisible cimetière où je serai bientôt enseveli,
Je ne me tiendrai pas tranquille dans ma cellule individuelle.
Je ne cesserai pas ma révolte pour ne pas tomber dans l’oubli.
Je sais parfaitement que mes lamentations resteront vaines.

Parmi les visiteurs, seuls ou accompagnés ; jeunes ou adultes,
Nul ne sera troublé par mon désarroi, cause de mon tumulte.
Mais ce serait charitable contrairement à toi qui étais hautaine,
Que des inconnus prennent en pitié mon immense désolation,
Car j’ai grand besoin de faveurs, d’aveux et de consolation.

Je sais que c’est impossible mais je voudrais aussi que ces inconnus
Entendent battre mon cœur et qu’ils restent médusés par le miracle,
Avant de se demander pourquoi et quel insurmontable obstacle
A pu empêcher l’avènement d’un amour réciproquement convenu.



Fin.
Mahdaoui Abderraouf.
Le 14 mai 2013.

Je viens de lire ton texte, beau de poésie, et empreint de ta souffrance. Nous sommes tous appelés à mourir, et avant que de passer de vie à trépas, il nous faut nous défaire de notre ego donc mourir à lui. La vie nous donne ces occasions, et nous refusons : je l'aimais tant... Je ne puis vivre sans elle... L'amour est plus grand que notre affectif, et nous ne pouvons le rencontrer que dans le silence de notre coeur, jour après jour. Et cet amour nous appelle à Lui, à ce centre que nous avons tous en nous.... Toute mon amitié en te proposant de te donner d'abord cet amour à toi-même.
Cordialement. Anne

----------------
http://poesieetsculpture.jimdo.com/

Retrouvez plus sur mon site !

La poésie c'est une lettre d'amour adressée au monde.
Charlie Chaplin

Après la mort et dans le cercueil il ne sera plus temps de faire de telles déclarations. Qui les entendrait ?
Alors un conseil: Fais cette déclaration maintenant pour avoir une chance d'être entendu !

Adn

----------------
Le Maroc à quatre mains . Recueil peintures de Micam et poèmes d'Adn.
Couleurs et mots en osmose. Recueil peintures Micam et poèmes d'Adn.
Connivences. Recueil peintures de Micam et poèmes d'ADN.
AXELLE AUTOMNE, HIVER roman par Micam (mon ...