Bari a écrit :
L’évasion

Par la nature inlassablement charmé
Et de tout ce qu’elle recèle passionné
De ses saisons et ses couleurs étalées
Ses animaux, ses plaines et ses forêts
J’ai toujours ainsi aimé m’approcher
Des plus infimes détails qu’elle celait
Aujourd’hui, libre tel un oiseau évadé
Du bruit de la ville je me suis éloigné
Tôt le matin à pas lent réjoui et égayé
Portant sur le dos mon vieux chevalet
Qui est ma fortune âme de mon atelier
J’avais pris le chemin menant aux prés
En passant par les cours d’eau gorgés
D’eau claire au lit de sable et de galets
Je me suis engagé dans l’étroit sentier
Sur l’herbe fraîche de la rive ombragée
Par le feuillage des ormes et peupliers
Peuplant la rivière aux versants éclairés
Sur un arbrisseau aux ramures enlacées
Une toile d’araignée en perles de rosée
Est merveilleusement tissée en fin filet
Dans les hautes herbes le corps allongé
Près de la source sur la bordure opposée
Une gracieuse biche immobile ruminait
Plus haut la colombe argentée chantait
En écho aux cris de la buse qui sifflait
Dans l’azur au dessus de leurs terriers
Les charmants et majestueux guêpiers
Plumage émeraude de l’arc-en-ciel tiré
Fredonnent en choral des airs accordés
En cacophonie par la rivière amplifiée
L’instant où dame nature s’est assoupi
Sous l’assommante langueur de midi
Alors que les irritants cris des gris-gris
Vibrent et mêlent la sérénité engourdie
Par la tiédeur envahi mon corps suintait
Au milieu des tortues et crabes effrayés
Où le sable chaud me brûlait les pieds
Dans la limpide eau je me suis baigné
Par l’opulence de ces lieux tout sidéré
Portant ma vue sur l’ample immensité
De la rivière jusqu’à l’horizon dessiné
Et avec délicatesse et amour du métier
Paisiblement j’ai brossé ces vastes prés
Et ces étendues terres de maïs et de blé
Couleur dorée fraîchement moissonnées
En ondulation par la chaleur embrasés
La journée merveilleusement achevée
De magnifiques souvenirs ont été crées
Dans ma toile précieusement consignés
Qu’a mon retour à mes amis je conterai