La cachette
Te souvient il encor de la vieille murette
Dont un moellon bougeait imperceptiblement ?
Nous le faisions sortir dévoilant la cachette
Où nous glissions des mots d'amour bien innocents.
Hier en nettoyant un coin d'une ruelle
De ce petit hameau où nous vivions gamins
J'ai retrouvé ce mur où aucune truelle
N'avait scellé la pierre entourée de jasmin.
C'est avec émotion que j'ai ouvert la cache
Et que j'y ai plongé la main, tout en tremblant.
Notre amour innocent, il faut que tu le saches
Pour moi était sérieux, bien qu'un amour d'enfant.
Mes doigts ont rencontré le pot à confiture
Dans lequel nous placions nos messages charmants.
J'ai lutté un moment contre sa fermeture
Car dedans je voyais un papier jaunissant.
L'encre était effacée, le message illisible,
J'ai distingué deux coeurs enlacés, au crayon,
Le mien a fait un bond : "non ce n'est pas possible!
Ta marque préférée oh chère Marion!"
Je me souvins alors du carmin de ta lèvre,
De l'odeur de ta peau, des flots de tes cheveux,
Et soixante ans après cette amourette brève
Mon coeur a battu fort en revoyant tes yeux.
Adn 29.06.2013
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