D'un livre ouvert aux dernières pages,
Ce soir ne soyons pas trop sages.
Que la nouvelle nous vienne d'un mage,
Ou de savants d'un autre alpage.

Si la fin du monde est si proche,
Alors fouille le fond de tes poches,
Tu prends jusqu'à ton dernier sous,
Au bar du village, rejoins nous.

Buvons.

Aux amours que l'on a connu,
A tous ceux que l'on a perdu;
Au mendiant qui passe l'Hiver,
Qui porte son litre de verre,
Qui comme nous va boire son coup,
Qui l'aidera à tenir debout.

Dans le froid et les rudiments,
D'une période sans sentiments,
A la femme, infidèle maîtresse,
Qui porte le nom de traîtresse,
Buvons à tous les prisonniers,
Qui finiront tous condamnés.

Vous que nous n'aurons pas cités,
Sachez que vous aussi pouvez,
Nous rejoindre par la pensée,
Levons nos verres, les tous derniers.

Si la fin du monde est si proche,
Fouillons le fond de nos poches,
A quoi bon s'en faire tout un monde,
Buvons avant que la terre ne gronde.