Oh!..ma Mie blouse...
Ressors plutôt ton luth pour terminer la lutte
Puis joue un air charmant sur le toit de la butte
Où nous fûmes jeunots.
Je t’ai connue en joie aux bords frais de la rive
Où j’attendais, le soir, le cœur tout en dérive,
Que passent les canots.
J’écouterai sans bruit tes airs joués en gamme
Afin de mettre en feu tout le for de mon âme
Qui n’attend que l’éveil.
Je choisirai des mots pour qu’enfin ma parole
Te donne cet écho qui sublime et s’envole
Au départ du soleil.
Assis au clair de lune avec toi mon amie
Des poètes éteints abjurant l’infamie
Je dirai les discours.
Alors fermant les yeux tu verras en images
Des scènes embellies ou d’étranges mirages
Sans limite ou contours.
Dans le parfum des fleurs de la verte campagne
Tu reprendras haleine en disant que tu gagnes
A les voir sur leur port.
Puis approchant l’extase en buvant dans ton songe
Tu laisseras le monde adorer son mensonge
En d’immonde transport.
Ainsi dans ce ressui dont tu seras éprise
Aucun être incongru de funeste entreprise
Ne pourra se vautrer.
Nos seules rêveries auront vie éternelle
Et les sombres idées une voie criminelle
Que nous saurons cloîtrer.