Je suis la pierre du chemin,
Le trou d’eau sans destin,
Des roues gonflées de boue
Viennent troubler mon âme
Un instant et font des ronds
Où le ciel se pavane
Et puis, tout se calme…
Je redeviens la pierre du chemin,
Le trou d‘eau sans destin,
L’ornière infâme ;
La boue des caravanes
Trouble mes yeux encor,
Suis-je vivant, suis-je mort ?!
Et sous les pas des ânes
Qui me foulent si bien,
Les jours s’écoulent en longs
Et bien aqueux chagrins
Qui débordent un instant
De mon fangeux chemin…
La boue sèche, et mes larmes
Ne servent plus à rien,
Je ne suis que la pierre,
Le trou d ‘eau du chemin…
Jacques Hiers
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