Les Cuisses de ma tante


Grivois dispensez moi de votre rigolade
Il s’agit de cuisine et non de galéjade.

Ma tante cuisinait et son art régalait
Voila un de ses plats qui jamais ne déplait

Prendre une cuisse de dinde de taille convenable
Pour nourrir les gloutons assis à votre table.

Trois carottes coupées en rondelles assez fines
Trois tomates pelées et que l’on épépine
Que l’on coupe en morceaux assez grossièrement
Ainsi que trois oignons taillés petitement.

Préparez un bouillon de volaille goûteux
Il en est des tout prêts qui conviendront au mieux.

Il faut une sauteuse et un plat pour tenir
Cuisse dorée au chaud avant de la finir.

On ficelle la cuisse pour que ne se rétracte
La peau à la cuisson pendant le premier acte,
On la saisit à vif dorant chaque côté
Puis on la garde au chaud à feu très modéré.
Ceci se fait à l’huile avec un peu de beurre
Mais ce gras de cuisson se retire tout à l’heure.

Dans la sauteuse alors au beurre seulement,
Les oignons les carottes les tomates doucement
Sont mis à rissoler jusqu’à belle couleur
De l’oignon translucide on doit voir le cœur
Et l’on remet la dinde dessus la fricassée
Un recto un verso la viande est surfacée
Des légumes saisis et l’on met le bouillon
Un demi-litre ira pour l’idéale cuisson.

Saler modérément car concentrant ensuite
D’un excès apporté la papille s’irrite.

Couvrir et cuire une heure à la flamme réduite
Vérifier en piquant que la viande est bien cuite
Poursuivre à découvert la lente réduction
Saler et ajuster par dégustation
Poivrer de préférence au piment de Cayenne
Sans avoir la main lourde restez dans la moyenne.

La sauce doit être au plus, visqueuse, un peu liquide,
Accompagné de pâtes le plat est fort sapide.

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Mais si quelque normand à la crème le désire
Les carottes les tomates simplement on retire
Et avec les oignons on cuit des champignons
Puis on y met la dinde complétée du bouillon.

La concentration vous semblant optimale
On ajoute la crème, une méthode banale,
Et selon l’habitude on met pour parfumer
Du Calva ou Porto mais sans exagérer.

Goûtez et ajustez votre assaisonnement
Avant de servir chaud pour l’ultime agrément.

Dans la version tomate j’aime les fettucini
Et les tagliatelles en crème sont inouïes.

Sur ce bon appétit, la muse alimentaire
A déjà pour midi de quoi se satisfaire.


Néo-Olucinep XXI 05 MMXIII

Ta tante n'avait pas la cuisse si légère
Car pour nous régaler avec cette volaille
Cuite à l'étouffé nous met l'eau à la bouche
Car par son tour de main la brave ménagère
Emporte nos suffrages, la recette fait mouche
De mes cuisses demain nous ferons donc ripaille
Espérons que coriace ma dinde ne soit pas
sinon mon râtelier y verra son trépas

Dire que ces cuisses ne nous font pas rêver serait sans aucun doute un mensonge éhonté

mais comme les grenouilles, les dindes ont tellement fait pour la promotion de la cuisse ....
Bon appétit

Bravo et merci

Bonjour Olucinep

une recette poétique des plus alléchante, les papilles chantent déjà, une poésie, un met de pur régal.

Bon appétit

Amicalement Franie

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Si la dinde a la cuisse dure prolonger la cuisson couverte, dans le bouillon et piquer avec un couteau pointu jusqu'à consistance cuisse de nymphe enamourée!

Cordialement

Tu t'es tapé les cuisses de ta tante et j'aurais bien aimé me taper le bide en les dégustant....
Rien de meilleur que notre bonne cuisine des familles... Moi je les cuisine souvent au cury (carottes et tomates en moins, bouillon de volaille et vin blanc)

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Christian RAY avec Michel Drucker et Patrice Laffont