Elle avait bien des ailes !
Sous l’absente chaleur de son soleil enfui
La Luciole affaiblie de sa flamme …s’étiole,
Devient pâle clin d’œil …un feu sans gloriole
Vacillante lumière à la lune qui luit.
Elle était là tremblante ayant fermé les yeux
Sous l’effet martelé … de ce gong … en sourdine
Quand la nuit qui s’éteint à son cœur tambourine
Toute l’aube chagrin qui rend ses jours frileux.
Plus aucun pas de danse au manège sans fin,
Elle a bien vu le jeu des étoiles qui brillent
Quand s'attriste le ciel, où les blues s'entortillent
Égarés dans l’ennui de leurs tristes destins.
La mire disparue de Vénus éthérée
En ternit son regard sous quelques fumeroles
Flageolantes lueurs à ses nuits qui s’affolent
Par l’ ostiole* fermée de ses ailes brimées.
Quand le pas devient lourd, le chemin dénigré,
Il est à éviter, tout Phébus rocambole
Il y a des soleils, dont les éclats frivoles
Font frissonner le cœur … mais le laisse blessé.
Et bien, malgré ses ailes … elle n’a pu voler,
Larve de vers luisant …minuscule Luciole
Mais elle a su poser brin d’or à l’absidiole
Des chemins éclairés … en lumière d’été !
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« La poésie - par des voies inégales et feutrées - nous mène vers la pointe du jour au pays de la première fois.  »
de Andrée Chedid