De voiles soulevés. Elle, A....n.
Où crois-tu qu’elle dort, seule d’une ombre vêtue,
Apaisée par les eaux d’une verte rivière
Lorsque tout se qui germe en entrailles de terre
Voit en naissance poindre le jour qui l’a connue ?
Où crois-tu qu’elle faillit de ses lèvres de soifs
Quand sa bouche buvait autant d’eau que de mers
Aux corps frémissant inspirés de ses vers
En mots apprivoisés inclinés de leurs vents ?
Où crois-tu qu’elle voyage de ses ailes, encombrée,
Elle a au feu sacré sacrifié la lumière
Tourbillons envolés de légendes en repaires
Où s’abîme le Ciel de ses foudres, brûlé ?
Où crois-tu qu’elle scella de sa blancheur première
Les lignes accouplées qui d’un nu s’étendaient
Nourriture céleste du mendiant qui espère
En présages immortels se nourrir de pensées ?
Crois-tu qu’en renouveau elle ne fût témoignage
Au temps interpellé qui d’un instant se prie,
Au calvaire brisé sous l’abus de l’orage
Ruisselant de ses sangs sacrifiés à l’oubli ?
Crois-tu que ce faisant d’échos en front meurtri,
Se heurtant au cognant, porte en bois d’échardes,
Elle porta de couronne le silence et le bruit
RĂ©sonances saisies ou le trouble divague ?
Vois-tu ce qu’il fallut qu’elle donna d’innocence
Arrachant à son ventre les douleurs enfantées
De ses astres dormant au berceau d’existence
Caressant d’un regard ce que d’Amour naît ?
Vois-tu comme de grâce se saisit la beauté,
Aux lieux qui se découvrent, les pas marchent pressants,
Suivent de loin l’étoile et s’entravent aux vents
Où son âme se perd sur un nom habité ?
Vois ce que d’un chant, une Lyre peut taire,
Soustraire d’inconnu chaque corde à jouer
L’émotion joue d’éther si de cœur accordé
Son hymne fût d’hiver et d’un printemps, l’été.
Elle a au coin du feu devant l’âtre affaibli
Roulé les parchemins de son corps écritures
Gravé au fer brûlant son A. de signature
Et garder de l’enfant la pureté de son cri.
* AĂŻna.
9 Mai 2013.